Informations et Initiatives

Restaurants et Cantines, Regards D’ethnologues

La question du boire et du manger intéresse décidément les revues. Au premier trimestre de cette année, Ethnologie française s’est penchée sur les « restaurants en ville ». La recherche en sciences sociales sur la restauration hors domicile, rappelle Jean-Pierre Hassoun, qui introduit cet intéressant numéro thématique, accuse pourtant un retard certain par rapport aux études portant sur la table familiale, alors même que restaurants et cantines occupent une place de plus en plus centrale dans les pratiques alimentaires en milieu urbain. À l’instar de la présente livraison du Mouvement Social, la revue de la Société d’ethnologie française s’attache à combler ce manque. Issu d’un appel à contributions qui a suscité une cinquantaine de réponses, ce numéro rassemble autour de cet « espace social total » — espace marchand, espace de sociabilité, espace communautaire ou politique — qu’est le restaurant, une quinzaine d’articles émanant d’ethnologues, mais aussi de sociologues et d’historiens. Les approches sont des plus diverses, de la circulation des goûts aux normes d’hygiène, de la cuisine identitaire à la cuisine globale, de la restauration politique à celle des « petits soins nourriciers », du XVIII^e au XXI^e siècle, de l’Europe à l’Asie, en passant par l’Afrique et les Amériques. Signalons particulièrement deux articles, en relation directe avec le thème de ce numéro du MS : une analyse comparée de la restauration d’entreprise en France et au Royaume-uni par Cyrille Laporte et Jean-Pierre Poulain, et une étude originale de Sabah Chaïb sur les cantines et restaurants algériens à Paris des années 1920 aux années 1950, observés comme lieux de contrôle et d’encadrement, patronal, policier et politique.

Ethnologie française, t. XLIV, « Restaurants en ville », janvier 2014, 190 p.

Guerres et Sorties de Guerres

Une guerre fratricide ? Juifs allemands et français dans la Grande Guerre. – Appel à contributions, 30 juin 2014

Les laboratoires 3LAM de l’Université du Maine et CECILLE de Lille 3 préparent une journée d’études qui se tiendra à Lille le 14 novembre 2014, et qui portera sur les populations juives françaises et allemandes à l’épreuve de la Première Guerre mondiale. Héritières de deux histoires différentes, les minorités juives des deux pays vécurent selon des modalités diverses l’engagement patriotique dans le conflit comme un moment décisif pour l’achèvement de leur intégration dans la communauté nationale ou la lutte pour la reconnaissance de leurs droits. Des considérations éthiques et religieuses vinrent parfois tempérer l’enthousiasme guerrier. La perception d’un affrontement fratricide, précipitant les juifs les uns contre les autres, voire déchirant les familles, comme dans le cas de l’Alsace, a pu, selon les organisatrices, colorer d’une manière spécifique le désenchantement, puis le dégoût de la guerre qui se firent sentir à mesure que le conflit s’éternisait. La rencontre prévue s’inscrit dans une optique transdisciplinaire et, autant que possible, comparatiste.

Pour plus d’informations : http://www.ages-info.org/spip/spip.phpiarticle1178

Soumission des propositions : Martine Benoît, mél : martine.benoit@mesh.fr ou Dorothea Bohnekamp, mél : DBohnekamp@aol.com.

Paris 14/18 la guerre au quotidien. – Exposition, Paris, jusqu’au 15 juin 2014

Cette exposition présente une sélection de 200 clichés du photographe Charles Lansiaux portant sur l’impact de la Grande Guerre à Paris, ses traces et ses marques sensibles et visibles dans l’espace urbain, de la mobilisation à la victoire. Images des rues de la capitale, des terrasses de café, des abords des gares, des permissionnaires, des blessés, médecins et des infirmières, des veuves, des enfants, traduisent, directement ou indirectement, la présence et l’installation progressive de la guerre dans le quotidien. Cette exposition est d’autant plus intéressante que ces photographies sont inédites, l’auteur n’ayant pas souhaité les publier sur le moment, mais préféré les vendre à la...