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Reviewed by:
  • La colonie nantaise de Lac-Mégantic. Une implantation française au Québec au XIXe siècle by Marcel Fournier
  • Audrey Pyée
Marcel Fournier, La colonie nantaise de Lac-Mégantic. Une implantation française au Québec au XIXe siècle (Québec: Septentrion 2012)

Dans ce livre, Marcel Fournier, un généalogiste québécois, a entrepris de retracer l’histoire de l’immigration française vers le lac-Mégantic dans les Hautes-Appalaches au Québec entre les années 1880 et 1900.

L’ouvrage se divise en deux parties. La partie historique offre un aperçu du développement de la région du lac Mégantic, puis une présentation détaillée de la Compagnie nantaise de colonisation et de l’histoire de l’immigration française. La partie biographique représente environ la moitié du livre et comprend des informations généalogiques sur les quarante-cinq familles françaises, belges et suisses établies au lac-Mégantic.

À cette époque où les Canadiens-français émigrent vers les villes de la Nouvelle-Angleterre pour travailler en usine, les élites locales ouvrent de nouveaux territoires à la colonisation afin d’enrayer l’exode canadien-français hors de la province. Avec la fondation à Sherbrooke de la Compagnie de colonisation des Cantons-de-l’Est, l’objectif est d’amener des francophones dans la région du lac Mégantic pour contrecarrer l’influence anglo-protestante.

La compagnie se tourne vers l’Europe pour recruter des colons de langue française. Un avocat de Sherbrooke et rédacteur en chef du Pionnier, JérômeAdolphe Chicoyne, prend les rênes de ce projet et se rend en France où, à Nantes, il trouve des investisseurs avec qui il met sur pied la Compagnie de colonisation et de crédit des Cantons-de-l’Est. Il en résulte l’acquisition de terres et le défrichement et l’exploitation d’une partie de plusieurs lots par la Compagnie pour faciliter l’arrivée des migrants. Des structures paroissiales sont aussi établies. La construction d’une scierie à un coût faramineux est au cœur du projet d’investissement. Celle-ci ne rapporte pas autant que prévu, particulièrement à cause de la crise financière et de la baisse de demande de bois d’œuvre aux États-Unis. Elle finit par être vendue. Fournier soutient que la Compagnie de colonisation et de crédit des Cantons-de-l’Est été un échec financier mais qu’elle a permis d’améliorer la région des Hautes-Appalaches en apportant des retombées économiques non-négligeables (91).

Des migrants de langue française arrivent avec l’aide de la compagnie de colonisation. Ceux-ci représentent 40% du nombre total des migrants d’Europe francophone (134); d’autres émigrent de manière indépendante. Les migrations se déroulent entre les années 1880 et 1900, mais le plus gros des arrivées se fait dans les années 1880. Quarante-cinq familles francophones d’Europe s’implantent dans le canton de Woburn, quarante-et-une françaises, deux belges et une suisse. On n’observe pas de chaîne migratoire importante; comme d’autres migrations françaises, celle-ci semble être parcellaire, avec tout de même une région privilégiée. C’est du Pays de Loire, lieu de fondation [End Page 323] de la Compagnie nantaise, qu’on voit partir la plus grosse concentration de migrants. Ils représentent presque 30% du total. Ce sont principalement des familles qui s’établissent dans la région, dans leur majorité catholique mais aussi quelquesunes protestantes. Toutes les migrations ne mènent pas à un établissement permanent. Fournier observe des migrations secondaires vers les États-Unis, particulièrement la Nouvelle-Angleterre, où ils suivent les Québécois, quelques départs pour d’autres régions canadiennes et peu de retours en France. Il conclut qu’il y a « un exode assez massif des immigrants français de la région pour s’établir ailleurs en Amérique » mais ajoute que « bien que le nombre de migrants soit modeste...

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