Abstract

A la suite de sa parution en 1997, la collection Tensions of Empire: Colonial Cultures in a Bourgeois World, publiée sous la direction de Frederick Cooper et Ann Laura Stoler, a eu une influence croissante et justifiée. En conséquence, les historiens des empires européens considèrent de plus en plus les pays colonisateurs et leurs colonies du point de vue d’un “single analytic field” ou “champ analytique commun.” Cette tendance représente un véritable tournant historiographique. Toutefois, ce virage historiographique important est problématique dans la mesure où il exclut toute tentative de maintenir la métropole et la colonie comme véritables objets de recherche. Le cas des relations entre la Belgique et le Congo belge pendant l’époque coloniale met en évidence la nécessité d’utiliser ce champ analytique commun avec prudence du fait des distances existant entre métropole et colonie.Les autorités coloniales belges ont imposé avec beaucoup de succès des contrôles sur la circulation des personnes et des idées dans le contexte colonial. En analysant le cas de la Belgique et de sa colonie, cet article démontre la nécessité de prêter attention aux situations nuancées qui caractérisent l’histoire des empires européens.

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