Abstract

Le présent article examine les régimes législatifs et les décisions judiciaires canadiennes concernant la filiation et la citoyenneté des enfants nés de mères porteuses, et compare ces lois à celles d’autres pays, en particulier la Grande-Bretagne et l’Australie. Les lois provinciales réglementant la filiation (à l’exception notable du Québec) et les lois et politiques fédérales concernant la citoyenneté favorisent toutes un processus rapide qui exige, le cas échéant, un minimum de contrôle judiciaire ou administratif des enjeux reliés à l’exploitation des femmes, notamment le consentement libre et éclairé, ou encore les arrangements financiers. En revanche, les processus Britannique et Australien sont plus inquisiteurs, coûteux, inflexibles et longs. Les lois complexes sur la filiation et la citoyenneté après la naissance protègent peu les femmes contre l’exploitation, car après la naissance, les mères porteuses hésitent rarement à remettre les enfants aux futurs parents. Tant qu’on peut établir un lien génétique entre un futur parent et l’enfant, on ne devrait pas trop s’inquiéter du trafic d’enfants. Une fois qu’un enfant est né, et sauf dans les rares cas où un différend survient entre la mère porteuse et le futur parent ou quand il n’y a pas de lien génétique entre l’enfant et le futur parent, il vaut presque toujours mieux, pour l’enfant, établir rapidement et incontestablement sa filiation et sa citoyenneté.

Abstract

This article examines statutory regimes and judicial decisions in Canada on parentage and citizenship for children born to surrogate mothers and compares these laws with those of other countries, especially Britain and Australia. Provincial parentage laws (with the notable exception of Québec) and federal law and policy on citizenship favour an expedited process requiring minimal, if any, judicial or administrative oversight on issues related to exploitation such as free and informed consent or financial arrangements. In contrast, British and Australian processes are more inquisitive, expensive, inflexible, and time consuming. Complicated post-birth parentage and citizenship laws do little to protect women against exploitation because, after the birth, surrogate mothers are almost never reluctant to hand over children to intended parents. As long as a genetic link is established between an intended parent and the child, concerns about child trafficking should also be assuaged. Once a child is born, and absent the rare case where disputes arise between the surrogate mother and the intended parents or where there is no genetic link between the child and an intended parent, it will almost always be in that child’s best interests to establish the child’s parentage and citizenship quickly and with certainty.

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