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Reviewed by:
  • Histoire des relations internationales du Québec
  • Marine Lefevre
Histoire des relations internationales du Québec. Sous la direction de Stéphane Paquin, avec la collaboration de LOUISE BEAUDOIN. Montréal, VLB éditeur, 2006. 368 p., 29,95 $.

L’intérêt des chercheurs pour les relations internationales du Québec ne s’est pas démenti depuis des années, voire des décennies, et les études qui en ont découlé sont plétores. Seulement depuis 2000, on compte près de vingt ouvrages de qualité variable traitant directement ou indirectement de la place du Québec sur la scène internationale. Le collectif dirigé par Stéphane Paquin, en collaboration avec l’ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin, est l’un d’entre eux. Regroupant les contributions hétéroclites d’une vingtaine de spécialistes et d’acteurs des relations internationales du Québec, cet ouvrage se propose de faire comprendre à ses lecteurs les velléités internationales du Québec et d’en donner les clés.

En vingt-cinq chapitres, l’Histoire des relations internationales du Québec revient sur les temps forts de ce parcours, depuis les premiers pas du Québec sur la scène internationale, lors de l’Exposition universelle tenue à Paris en 1855, jusqu’à nos jours. Suivant une trame tantôt chronologique, tantôt thématique, les différents articles retracent l’essor de la diplomatie québécoise depuis Jean Lesage jusqu’à l’après-référendum de 1995 et apportent des éclairages parfois nouveaux sur certains aspects relativement peu connus de ce champ de recherche. Nous retiendrons en particulier le texte de Stéphane Roussel consacré à la pensée stratégique chez les souverainistes. Revenant, entre autres, sur l’évolution des positions défendues par le Parti québécois et le Bloc québécois en matière de défense et d’armée depuis les années 1960, Roussel analyse la perception de ces questions par la société québécoise. Il fait le portrait d’un Québec indépendantiste qui, loin du pacifisme des premières générations, est aujourd’hui un fervent partisan des idées internationalistes héritées de Lester B. Pearson, faisant paradoxalement de ce Québec le gardien d’un pan essentiel de l’identité internationale canadienne! Les articles [End Page 619] de Serge Granger sur la présence québécoise en Chine et de Robert Aird sur le rapprochement du Québec avec le Moyen-Orient élargissent également les horizons des analyses sur la politique extérieure québécoise, trop souvent centrées sur les rapports de la province avec la France ou les États-Unis. Le présent livre n’échappe d’ailleurs pas à ce travers en revenant sur des questions maintes fois abordées. Ainsi, on retrouve plusieurs chapitres sur l’évolution des relations franco-québécoises, depuis la visite du général de Gaulle en 1967 jusqu’aux tractations menées dans les mois précédant le référendum de 1995, de même que sur les rapports avec le voisin américain. De bonnes synthèses, certes, mais fort peu novatrices dans l’ensemble. On signalera toutefois quelques textes de participants directs, tels que l’ancien député péquiste et président de l’Assemblée nationale du Québec, Jean-Pierre Charbonneau, ou encore le diplomate à la retraite Jean-Marc Blondeau, qui font part de leur expérience et de leurs apports. Si leurs témoignages mettent en lumière des dimensions méconnues de la diplomatie québécoise, comme la place des parlementaires dans le champ des relations internationales, on s’étonnera malgré tout de ce mélange des genres dans un ouvrage à caractère savant. En fait, toute la question est de savoir à quel public s’adresse ce collectif. S’il vise un public de non-initiés ou d’étudiants de premier cycle, ce recueil constitue un excellent point de départ, voire un manuel très accessible. S’il entend plutôt rejoindre un lectorat plus spécialisé, le livre risque de ne pas r...

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