In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Canada’s Francophone Communities. Constitutional Renewal and the Winning of School Governance
  • Gaétan Gervais
Canada’s Francophone Communities. Constitutional Renewal and the Winning of School Governance. Michael D. Behiels, avant-propos de Serge Joyal. Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2004, xxx-438 34,95 $.

Ce livre apporte une contribution importante à l’histoire récente des communautés minoritaires de langue française. La question constitutionnelle au Canada a dominé la vie politique du pays durant les dernières décennies du XXe siècle. Forcément, les minorités de langue française s’intéressèrent à ce dossier. Dans son étude intitulée [End Page 111] Canada’s Francophone Communities, l’historien Michael D. Behiels, du département d’histoire de l’Université d’Ottawa, retrace l’histoire des droits du français en plus de décrire la participation des groupes minoritaires au processus de renouveau constitutionnel. Quatre décennies de palabres ont produit beaucoup de documents, de groupes et de projets. Pour se retrouver dans ce dédale constitutionnel, il fallait un guide, rôle que le professeur Michael D. Behiels remplit bien.

Le premier des huit chapitres montre comment les années 1960 constituent une période de « renaissance » (tant du point de vue du Canada français que sur le plan de la modernisation). L’auteur met au centre de son analyse la participation des grandes associations provinciales au débat constitutionnel. Il jette un regard favorable sur ces associations, sur leurs chefs de file et sur leurs activités de lobbying. Elles se regroupèrent en 1975 pour former la Fédération des francophones hors Québec (FFHQ).

Le deuxième chapitre traite de la période qui a vu naître les grandes réformes constitutionnelles, c’est-à-dire les années 1980–1982. L’année 1982 constitue un point tournant : les seuls véritables amendements constitutionnels d’envergure adoptés en quarante ans le furent cette année-là. Les minorités hésitèrent à appuyer les réformes proposées par le gouvernement fédéral.

Néanmoins, le rapatriement et une formule d’amendement furent adoptés, tandis que la Charte canadienne des droits et libertés établissait le bilinguisme officiel au niveau fédéral (mais une seule province, le Nouveau-Brunswick, suivit l’exemple) et reconnaissait le droit des communautés de langue officielle (l’article 23 de la Charte) de recevoir l’instruction dans leur langue, mais seulement « là où le nombre le justifie ». Ces remèdes semblaient bien modestes après un siècle de vaines revendications. Consultées à l’occasion, les minorités ne furent jamais des acteurs de premier plan, l’avant-scène étant réservée aux revendications tapageuses des provinces, du Québec et des Amérindiens.

Les chapitres 3 à 5 traitent de gestion scolaire. L’auteur montre comment l’ACFO, l’organisme provincial en Ontario français, entreprit dès 1982 les premières démarches pour obtenir des écoles de langue française. Dans la décennie qui suivit, une série de jugements rendus par les tribunaux ont grandement favorisé les communautés minoritaires. Les chapitres 4 et 5 traitent des mêmes questions pour les provinces de l’Alberta et du Manitoba. Entre les premières démarches de l’ACFO et le dénouement avec les décisions de la Cour suprême dans la cause Mahé (1990), la gestion scolaire fut acquise. [End Page 112]

Les débats autour de l’Accord du lac Meech (1987–1990) et des « caractéristiques fondamentales » du pays, mettent face à face, dans le chapitre 6, deux manières de voir la dualité canadienne. L’idée de deux nations fut remplacée par celle de deux langues. Certains voulaient que l’identité reposât sur une définition « territoriale » (Québec français, neuf provinces anglaises), une solution manifestement inacceptable pour les minorités. Au chapitre 7, l’auteur examine le « Canada Round », une dernière série de discussions ayant conduit à l’entente de Charlottetown, qui fut un autre échec, comme le fut le référendum au...

pdf

Share