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16. Prisoner Without a Crime d’Albert Mukong: Une étude de l’univers carcéral
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197 16 Prisoner Without A Crime d’Albert Mukong: Une Etude De l’univers Carceral Meto’o M.P. Département du Français Faculté des Arts Lettres et Sciences Humaines Université de Yaounde I Le livre d’Albert Mukong, Prisoner without a crime (1) n’est pas une œuvre fiction. C’est le témoignage d’un homme, l’histoire d’un destin. La nature autobiographique de ce texte ne lui dénie pas les inspirations annexes qu’il contient. Il peut apparaître tour à tour historique: il série alors des faits, des particule déictiques à valeur temporelle. Il s’octroie les allures d’un texte de nature démonstrative, didactique. Par moments l’autobiographie juxtapose des évènements à connotations fantastiques, le monde superstant intervient pour camper un atmosphère simultanément carcérale et ontologique. Le propos de la présente étude est de démontrer que sous la plume d’A. Mukong domine une représentation, une image. celle de la prison que connote le titre. Elle prolifère en une multitude d’évocations, de domaines: 1. Les évènements liés à l’histoire, c’est-à-dire au temps. et à l’espace et don la résultante est 2. la prison psychologique, le mal-être permanent. la guerre spirituelle qui aboutissent, par le biais du sentiment de rejet, à l’arrestation et à la découverte 3. des prisons concrètes et de leurs succursales, Nous commencerons par jeter un coup d’œil au concours des circonstances liées à la vie de l’auteur et qu’il sélectionne lui-même comme les plus fondamentale dans l’explication de l’image mentale qu’il a développée, dans l’élucidation de la vision du monde que les évènements de l’histoire l’ont obligée à adopter. Des signes onomastiques ‘(Nasser. Kenyatta, Nkrumah, Ahidjo), des faits historico-politiques (la crise du Canal de Suez de 1956. l’indépendance du Cameroun, la guerre froide) (2). Un de l’auteur (23 198 ans) aide à justifier le feu du nationalisme qui brûle dans les veines du jeune A. Mukong contre les injustices du colonialisme, et qui le décide à entrer dans la lutte (3). Associé au magazine The Cameroon Voice que fréquentaient des membres du KNDP (4) (sans être affilie un parti) A. Mukong révèle son choix politique et son échelle de valeurs en ce domaine: la réunification d’abord et l’indépendance du Cameroun ensuite. Cet ordre de valeurs politiques va constituer la première dissonance entre A. Mukong et l’élu qui avait bénéficié de son choix électoral de 1959. A. Mukong détecte dans les changements de visions politiques des élus des pays colonises, la sempiternelle tactique du conquérant colonisateur le diviser pour régner qui assure simultanément sa domination et la pérennité de ses intérêts. C’est en partant de ce point de vue qu’A. Mukong justifie son option pour le programme de l’U.P.C. (l’Union des Populations du Cameroun) qui préconisait la réunification avant l’indépendance. Ce choix lui découvre les réticences de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, dans leur aveugle opposition au communisme de l’époque. A. Mukong explique alors les appréhensions que les nationalistes nourrissaient vis – à - vis d’une indépendance de façade, octroyée par la puissance colonisatrice a ses supérieurs, avant la réunification. Craignant de se retrouver virtuellement “absorbe” (5) dans la République du Cameroun (6), A. Mukong relate alors sa vision du referendum constitutionnel de février 1960 au Cameroun et la même stratégique des élus colonises à la solde d’intérêts étrangers à la cause du peuple: manipulations des suffrages, menaces d’arrestations résultant en la nécessite de l’exil. Albert Mukong relate ensuite l’opposition des premiers élus à l’idée de l’indépendance du Cameroun qu’ils trouvaient appropriée à une époque ultérieure. A. Mukong écrit: “it needed ten years before such an issue could be examined.” (p.l4). La dichotomie s’installe ainsi entre les vues des nationalistes et celles des élus contemporains, créant un climat de terrorisme étatique qui s’annonce avec l’arrestation et précise les contours de cette image de la prison, véritable rnetaphore obsédante sous la plume d’Albert Mukong. Nous découvrons la B.M.M. (Brigade Mixte Mobile) par...