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137 12 L’envers d’œdipe Ou les Onze Travaux de Djeki Albert Azeyeh Département des Langues et Littératures Modernes. Faculté des Arts et Lettres Université de Buea Mise en scène de la conception qui a notre société traditionnelle des bons rapports qui devraient présider entre les hommes, entre ceux-ci et la nature entière, ainsi que de l’intérêt de la connaissance de ces lois pour la réussite de l’ensemble du corps social, le mythe de DJEKI LA NJAMBE s’avère être un véhicule fantastique de communication et un puissant outil de régulation sociale au même titre que la quête du Graai, Les Métamorphoses d’Ovide l’Iliade et l’Odyssée d’Homère. Cela explique l’intérêt qu’il y aurait à connaitre cette épopée en cette veille de changement de paradigme au niveau du village-monde, afin de préparer à bon escient l’entrée de notre continent dans le troisième millénaire. Aux Editions Libermann de Douala est paru (1987), sous la direction du Père François de Gastrines, un ouvrage singulier dont nous recommandons vivent la lecture à tous ceux qu’enchante et a jusque-là, déçus la lecture de la production ou le discours de la l’orature. Car il s’agit cette fois, on ose le dire, d’un chef-d’œuvre la matière. A cause, d’une part, de l’escorte apéritive figurée. Doublement par la préface de l’incomparable Thomas Melone, qui démonte le cadre du genre et en révèle les fastes: par l’introduction éclairante du Père de Gastines sur la genèse de l’œuvre, la méthode d’élaboration et les composantes idéologico-esthétiques du munia-mwa Djèki là Njambé. A cause d’autre part, de la performance du ‘munia’ que l’on doit, doublement, au talent du conteur Pierre Célestin Tiki a Koullé a Penda lequel s’est initié, entre autres, auprès de maîtres tels Lobé a Duba et Bonny a Young avant de pouvoir arranger par la suite à sa manière ces récits fabuleux que la transcription et la traduction soigneuses de 138 Joseph-Marie Epée permettent au non-locuteur duala ou côtier de savourer sans beaucoup de perte substantielle. A l’ère de l’audio-visuel et de la télématique ou s’amorce, sans nul doute, la fin de la dictature de l’écriture, il n’est pas indiffèrent que les cultures, qu’on avait prétendus précaires, ainsi se voient provisoirement sauvées de la caducité générale en exploitant précisément la médiation de leur fossoyeur initial, en attendant qu’il soit fossile à son tour! Demain, Les merveilleux Exploits de Djeki la Njambé désormais fixés par l’écriture, pourront retourner à leur mode d’expression naturel à travers, soit la semi-oralité de la bande dessinée soit l’oralité plastique et du cinéma et de la danse soit l’oralité mimétique ou abstraite du théâtre, de la peinture et de la musique(1). Car tels sont les linéaments de ce mythe archaïque qu’on va faire défiler à rebours. L’intrigue déroule, selon une fréquence répétitive. l’histoire d’un père qui demande à diverses reprises son fils puiné pour lui demander d’accomplir une série de travaux au terme desquels à contrecœur, il le salue comme mombalé, c’est-à-dire héros. Chaque épreuve constitue ainsi une séquence complète à cinq propositions: 1. - Equilibre initial: mandement par le Père. 2. - Introduction d’une force contraire: imposition de l’epreuve au Fils. 3. - Situation de desequilibre: recherche et affrontement de l’obstacle. 4. - Action d’une force inverse: victoire héroïque du Fils. 5. - Equilibre nouveau: contrariété du Père, En somme il s’agit d’un parcours gradué d’obstacles éliminatoires de caractère humain, soit surnaturel, dont voici, dans l’ordre, le détail que nous allons suivant les motifs hiérarchisés, du niveau de la qualification à celui de la glorification. I. La Syntaxe Narrative A. Parcours de qualification: les défis d’ordre humain. La qualification opère d’après des séries d’épreuves de topiques variées dont les sont familiales, les secondes, sociétales, sanctionnables...

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