Bi Tirga

Préface

ix Préface L’univers de Bi Tirga, personnage central de ce roman, est fait de scènes à la fois ordinaires et osées, certaines sont mêmes assez surprenantes. Le lecteur qui s’y engage cédera difficilement à toutes sollicitation extérieure, à une quelconque envie de suspendre pour toute autre activité. Il faut le dire d’emblée le récit est captivant. Chaque épisode entamé vous entraîne dans ce pan de l’histoire d’un jeune africain qu’on peut qualifier d’exemplaire , et peut être servir de « modèle » pour la jeunesse du 21ème siècle qui se cherche des repères. Même si Bi Tirga, personnage de roman, n’est pas un garçon de chair et de sang, l’imagination et l’expérience d’Emmanuel Kouraogo, conseiller pédagogique de l’enseignement secondaire, sont aller puiser dans des réalités sociales actuelles pour bâtir l’identité fictionnelle de ce garçon droit, de ce « Bi Tirga ». Naître dans un petit village et avoir la chance d’aller à l’école moderne, c’est ainsi que commence cette belle histoire de jeunesse, d’amour et d’expérience concrète de la vie. Malgré ses qualités humaines, honnêteté, sincérité, courage et ardeur au travail ce jeune paysan va devoir interrompre ses études comme hélas tant d’autres enfants encore pour se lancer dans une tumultueuse vie active d’ouvrier de brasserie. Le récit se termine, le lecteur en conviendra aisément, en beauté même si notre jeune homme vu son âge est sensé devoir se confronter encore dans sa vie à un monde semé d’embûches. En dépit de ces incertitudes du lendemain l’avenir s’annonce beau et radieux pour le jeune couple qu’il a fondé malgré le fait que sa jeune épouse ne manque pas de qualités morales et physiques mais qui n’a pas bénéficié des mêmes « chances » que son époux. Mais l’auteur, qui parle aussi par eux, leur a donné un socle moral et social pour affronter l’adversité de la vie à venir… Emmanuel Kouraogo x Ce livre découpé de 19 chapitres peut tenir lieu d’instrument d’éducation pour tous dans des sociétés en pleine mutation. J’y ai vu, quant à moi, retracé l’histoire de vie de nombreux jeunes africains happés par la vie moderne, confrontés à de nouvelles difficultés mais qui avec force et courage tracent un nouvel avenir. Au terme de cette captivante lecture j’en arrive au même point que Georges Duhamel : « À la réflexion, la route et le but s’identifient. Le bonheur n’est pas que la fin, la raison de la vie, il en est le ressort, l’expression, l’essence. Il est la vie même ». Alors Merci à Emmanuel Kouraogo de nous rappeler, à travers « Bi Tirga », la forte exigence humaine du bonheur qui advient toujours comme le résultat d’une conquête. Sagado Nacanabo ...