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Chapitre 4 Mes deux dernières années de lutte au sein de l'Union générale des étudiants d'Afrique occidentale (1956-1957) Les étudiants de Dakar vont dès le vote de la loi-cadre Gaston Defferre s’affronter dans la rue avec les forces de police à l’occasion des manifestations organisées à l’occasion des événements de Montpellier en 1956. L’AGED et les événements de Montpellier de 1956 Les étudiants africains ont fait l’objet d’agression de la part des étudiants français dirigés par Jean-Marc Mousseron, président d’honneur de l’UNEF et avocat stagiaire au barreau de Montpellier. La journée du vendredi 20 janvier 1956, l’UGEMA, appuyée par toutes les associations d’étudiants d’Outremer, avait décidé de faire la grève de la faim et des cours et de tenir un meeting le soir. Les forces de police et les CRS ont pris le parti des étudiants français de droite et d’extrême droite. Les étudiants africains sont sérieusement « malmen és » par les assaillants organisés par J.-M. Mousseron et aidés par la police.« Plusieurs étudiants d’Outremer sont sérieusement blessés, des femmes sauvagement frappées ». De sérieux accidents ont eu lieu le samedi 21 janvier et les jours suivants. Le groupe de Mousseron décida d’organiser une journée de « chasse aux Noirs ». Certains étudiants africains comme Fofana, Moustapha Wade, Achille Houngès, Jean Konnan Banny ont risqué leur vie avec l’utilisation de couteaux par les nervis de Mousseron. Le Monde du 1er février 1956 donne un compte rendu de son envoyé spécial à Montpellier qui rapporte les propos de Mousseron, un véritable défi non seulement aux étudiants d’Outremer, mais aussi et surtout aux Pouvoirs Publics. J.-M. Mousseron n’hésite pas à dire en effet : « J’accepte la responsabilité de la contre-manifestation et revendique même celle des coups qui furent donnés, en dépit de mes promesses à la sortie de la Bourse de Travail » (pour plus de Mémoires d'un étudiant africain : de Diourbel à Paris 52 détails, cf. le rapport sur les incidents de Montpellier des 20 et 21 janvier 1956, établi par Dieumb Guèye, Vice-président de la FEANF délégué à Montpellier, 7 pages). Et ce Jean-Marc Mousseron a eu le toupet de venir faire tranquillement une conférence à la chambre de commerce et d’industrie de Dakar présidée par Charles Henri Gallenca. L’AGED a organisé pour la première fois une manifestation de rue à Dakar en guise de solidarité avec les étudiants africains de Montpellier. Les évènements de Montpellier ont eu des conséquences sur la vie de l’AGED. Il y eut une crise provoquée par l’attitude du Président, Charles Diané qui n’a pas voulu participer à la manifestation. Au cours de la première assemblée de l’AGED, Ousmane Camara accusa publiquement Charles Diané d’être le « dauphin de l’administration » et demanda sa démission. Mais le bureau fut reconduit. Et Ousmane Camara, à la tête d’une importante fraction des étudiants de Dakar, s’écria « vous bénéficiez d’une confiance usurpée ». Par ailleurs, le vice-président chargé des affaires panafricaines Emmanuel Karl, étudiant dahoméen en lettres, fut destitué de son poste pour avoir refusé de participer à la manifestation. Cette exclusion a terni la réputation de cet étudiant qui été mis en quarantaine à Toulouse où il poursuivait ses études. Il fut remplacé par Agossou, un étudiant dahoméen en médecine qui mettra plus tard fin à ses jours. À la suite des événements de Montpellier durant lesquels les étudiants africains ont été molestés par les étudiants français de droite et d’extrême droite, est née à la cité universitaire de Dakar une Amicale générale des étudiants de France en Afrique noire (AGEFAN) qui est une réplique à l’existence de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF). Avec cette création, le président de l’AGED de l’époque Charles Diane a tiré les conséquences de l’attitude des étudiants français résidant à Dakar « Vous vous êtes exclus de vous-mêmes de l’AGED ». Lors du passage de la mission sénatoriale venue visiter l’École de Médecine, M. le Doyen Portmann, professeur...

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