In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Chapitre 3 Déterminants du passage de la microentreprise à la PME dans l’ouest de la RDC Xavier Bitemo Ndiwulu Introduction Le secteur privé en Afrique est composé essentiellement des Micro et petites entreprises (MPE) opérant le plus souvent dans le secteur informel. En effet, la crise économique des années 1980 s’était traduite par la perte de compétitivité et la faillite des grandes et moyennes entreprises du secteur moderne entraînant une perte d’emplois dans ce secteur et le développement des petites activités surtout informelles. Ainsi, la croissance et le développement des MPE en Afrique en général, et en République démocratique du Congo (RDC) en particulier, permettraient de promouvoir l’entrepreneuriat national et de favoriser la croissance économique. En RDC, la crise économique des années 1980 a été exacerbée par les pillages des années 1991 et 1992 ; ce qui s’est traduit par la faillite de la plupart des entreprises de moyenne et grande dimensions, par un chômage aigu et par une régression économique sans précédent (Kintambu et al. 2004). C’est donc le secteur informel et la petite entreprise qui tentent de jouer le rôle de stabilisation de l’économie en fournissant plus de 80 pour cent des emplois urbains (Sesep 1995). Mais il s’agit généralement des emplois précaires dans des activités de survie. Il convient donc de faire évoluer les micro-entreprises informelles vers des Petites et moyennes entreprises (PME) plus structur ées et ayant une dynamique d’accumulation du capital. Il semble que les PME sont à même de concurrencer les grandes entreprises avec l’environnement technologique actuel. En effet, suite aux progrès réalisés dans les nouvelles Facteurs de transition: de la micro-entreprise à l'entreprise capitaliste moderne 50 technologies de l’information et de la communication (NTIC), les coûts des services extérieurs comme le marketing se sont fortement réduits ; ce qui permet de réduire l’avantage des grandes entreprises dans ce domaine (Lalkaka 1993). La micro et la petite entreprise présentent essentiellement deux avantages pour la croissance des pays en développement (Marongiu 1995, Estimé et al. 1994). Premièrement, la flexibilité. Celle-ci réside dans la capacité des petites entreprises à saisir les occasions qu’offrent les marchés, à s’adapter rapidement aux changements de la demande et aux bouleversements technologiques. C’est notamment cette flexibilité qui explique l’émergence des petites entreprises dans un contexte de crise économique au moment où les grandes entreprises connaissent de graves difficultés (Schmitz 1990). Deuxièmement, la taille initiale. En effet, comme son nom l’indique, la petite entreprise n’exige pas, à sa création , un capital initial important. Ceci est un avantage dans le contexte des économies africaines caractérisées par la faiblesse de l’épargne et donc par la rareté du capital. De ce qui précède, la croissance économique résulterait de l’émergence d’une petite classe entrepreneuriale et de la constitution de petites unités productives à partir desquelles s’installerait une dynamique d’accumulation du capital. Il convient cependant de relativiser cet avantage dans la mesure où l’importance de la taille initiale est un facteur important de survie d’une entreprise (Francoz et Bonneau 1994 ; Grosh et Somolekae 1996). L’observation de l’évolution des micro-entreprises en RDC montre cependant que celles-ci connaissent un taux de mortalité très élevé et celles qui survivent sont souvent stagnantes ; c’est-à-dire qu’elles ne parviennent pas à dépasser le stade de la micro-entreprise (Ndana 1997). Cette situation n’est pas favorable à l’installation d’une croissance économique durable dans la mesure où les micro-entreprises qui sont souvent du secteur transitionnel procurent des emplois précaires, ne paient pas souvent d’impôts pourtant nécessaires au développement des infrastructures et contribuent très faiblement à l’accumulation du capital. Ces micro-entreprises devraient donc évoluer vers des structures plus modernes pour qu’elles puissent contribuer efficacement à la croissance économique (Grosh et Somolekae 1996). Ainsi, l’objectif principal de cet article est de mettre en évidence les déterminants du passage de la micro-entreprise à la PME. L’étude s’appuie sur les données d’une enquête de terrain auprès des Micro et petites entreprises de l’ouest de la RDC. Ces données ont fait l’objet d’une analyse...

Share