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Le performeur virtuel Parcours dans l’œuvre de 4D Art par Michel Lemieux FRANCE Edwige PERROT Doctorante en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal et en études théâtrales à l’Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, Edwige Perrot prépare une thèse en cotutelle sur la vidéo en direct sur scène sous la direction de Josette Féral et de Christine Hamon-Siréjols. Elle est actuellement attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Montpellier. La compagnie 4D Art propose la création d’une forme de spectacle hybride qui fusionne les arts de la scène et les nouveaux médias. Les fronti ères disparaissent entre performance, scénographie , cinéma, vidéo, danse, poésie, arts visuels, lumière, musique et exploration sonore, favorisant l’intégration de ces diverses formes d’expression. Démarche artistique„ Edwige Perrot : Michel Lemieux, pouvez-vous décrire votre démarche artistique et le rôle que jouent les technologies dans votre travail?„ Ce que Victor Pilon et moi-même faisons, depuis plus de 25 ans maintenant, consiste à utiliser la technologie comme un outil tout en travaillant avec ce qui nous semble être l’élément fondamental de tout spectacle, c’est-à-dire des femmes et des hommes sur scène. Nous travaillons donc avec des acteurs, des danseurs, des musiciens qui, à leur tour, ont une maîtrise de leur outil. Si un danseur manque d’équilibre, son manque de technique est 328 Personnage virtuel et corps performatif tout de suite visible et si, au contraire, il maîtrise complètement son corps, celui-ci va en quelque sorte «s’éclipser», se dérober, pour que soit mise en valeur l’expression que l’on en attend. Victor Pilon et moi-même l’avons souvent remarqué au contact des danseurs et des acteurs; un acteur se situe au niveau de la tête, de la réflexion, son approche est toujours très cérébrale. L’une des raisons pour lesquelles nous pouvons voir au théâtre – que d’ailleurs je considère comme du mauvais théâtre – ce que j’ai appelé des «têtes parlantes». Tandis qu’un danseur se situe dans l’ensemble de son corps. Si l’on demande à un danseur de se lancer au sol, par exemple, il n’a aucun problème à le faire et il se lance au sol à répétition. Le sens de sa chute va naître tranquillement, au fil des répétitions et des expérimentations. En revanche, si l’on demande la même chose à un acteur, sa première réaction va être de demander: mais pourquoi? Quelle est ma motivation? Il va vraiment réduire son impulsion à ce filtre de l’intellect et aux réponses qu’il va en obtenir. Alors là, peut-être, il va se lancer au sol en faisant bien attention de ne pas se faire mal et en le faisant de manière«théâtrale».„ EP: La compagnie 4D Art, que vous avez fondée en 1983 avec Victor Pilon, est connue pour son approche très particulière de l’image sur scène, quelles technologies utilisez-vous?„ Depuis le début de notre collaboration, nous travaillons avec de vieilles techniques d’illusionnisme inventées par le docteur Pepper qui, dans les années 1850 à Londres, était un magicien à la mode, un peu d’ailleurs comme Robert Houdin – qui a inspiré le magicien Houdini – qui était un illusionniste français ou encore comme Méliès. Nous nous sommes donc inspirés de la technique du Pepper’s Ghost que nous avons développée avec des outils de notre époque – des caméras vidéo numériques, des disques durs, etc. Nous arrivons ainsi à recréer des simulations d’holographies sur scène. L’holographie en mouvement et sans support (écran, interface) apparent n’existe pas pour l’instant – elle existe [probablement] d’une façon expérimentale dans le fin fond d’un laboratoire, mais présentée sur une scène, ce n’est pas possible. Nous utilisons donc l’illusion du Pepper’s Ghost afin de créer un langage qui, au-delà de l’évolution de la technologie, permet de rendre visible ce qui est normalement invisible sur scène. Cela crée toutes sortes de questionnements intéressants sur le théâtre.„ EP: En 1994, vous créez Grand h...

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