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Attraction et rétention de main-d’œuvre La gestion de la relève chez les professionnels de la santé Nadia Lazzari Dodeler et Diane-Gabrielle Tremblay Les établissements de santé doivent composer avec plusieurs facteurs environnementaux comme les départs massifs à la retraite, les services en recrudescence liés au vieillissement de la population, la concurrence accrue, la place du privé et les pénuries de main-d’œuvre liées à ce secteur (infirmières, médecins, psychologues, physiothérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, etc.) pour retenir et attirer la main-d’œuvre (Benhadji, 2009). Confrontés à ces différents facteurs, les établissements de santé sont de plus en plus conscients de la nécessit é de conserver leur personnel le plus précieux et d’attirer des talents pour assurer la relève. Pour ce faire ils doivent satisfaire à la fois les exigences du marché, mais aussi tenir compte des caractéristiques et des demandes des travailleurs (âge et sexe) (Bertrand et al., 2010). Cependant, si toutes les entreprises sont concern ées, elles ne le sont pas de manière identique; celles qui ont une pyramide des âges élargie au sommet (personnel en âge de partir à la retraite) devront veiller au maintien des compétences, alors que les entreprises employant des jeunes seront en compétition en ce qui concerne le recrutement avec celles qui cherchent à remplacer leur personnel parti à la retraite; enfin, celles qui emploient plus d’individus d’âges intermédiaires devront proposer des conditions de travail qui permettent de retenir leurs employés (Bertrand et al., 2010). LA PÉNURIE DE LA MAIN-D’ŒUVRE Il y a une décennie déjà, le document de planification de la main-d’œuvre, dans le secteur de la réadaptation, insistait sur l’urgence de revoir le nombre de diplômés à la hausse (MSSS, 2002). En effet, dans toutes les universités 170 Temporalités sociales, temps prescrits, temps institutionnalisés québécoises, les programmes de formation en ergothérapie et en physiothérapie sont très contingentés (OEQ et OPPQ, 2010). Cela fait en sorte d’accentuer temporairement la pénurie de main-d’œuvre dans ces professions. Outre cette pénurie, les différences de mentalité entre les générations sont également à prendre en compte. En effet, les individus des générations X et Y ont des valeurs et des attentes différentes de ceux de la génération des baby-boomers. Il semble que ces jeunes cherchent davantage un emploi stimulant , créatif et souhaitent faire carrière dans plusieurs entreprises tout au long de leur vie professionnelle (Cardinal, 2004; Saba, 2009). Ainsi, de plus en plus de personnes qualifiées quittent leur organisation pour offrir leurs services à d’autres organisations. Ces départs volontaires peuvent être compris comme une riposte à l’insatisfaction découlant des différentes restructurations menées par les organisations, au Québec, dans les années 1990. L’insécurité de l’emploi, le manque de développement de carrière a favorisé la mobilité des employés (Cardinal, 2004). Ajoutons que, compte tenu du déclin démographique, ces jeunes expriment probablement aussi plus facilement leurs attentes en ce qui a trait à la conciliation travail-famille, qui sont également plus élevées. M. Rancourt (2011) souligne que les professionnels de la santé quittent leur emploi pour différentes raisons, que nous citons par ordre d’importance: 1) départ à la retraite; 2) raisons familiales ou personnelles; 3) retour aux études; 4) motifs liés aux horaires et aux heures de travail et 5) avancement de carrière. De plus, l’auteure explique que les deux premières années en emploi déterminent si les jeunes professionnels demeureront dans celui-ci. En effet, 30% des employés quittent leur emploi durant la première année à la suite de leur embauche, ce pourcentage s’élevant à 40% après la seconde année. Les établissements devront donc être vigilants face aux difficultés qu’encourent les professionnels de la santé durant ce laps de temps. Selon les prévisions de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), le réseau de la santé devra remplacer près de 50% de son personnel (Benhadji, 2009). Plus précisément, l’Institut de la statistique du Québec souligne que, plus du tiers des travailleurs âgés de 50 à 54 ans envisagent de prendre leur retraite avant 60 ans...

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