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Les interventions cognitivo-comportementales auprès des enfants et des adolescents souffrant du syndrome Gilles de la Tourette et de tics chroniques Marc E. Lavoie, Ph.D. CHERCHEUR AGRÉGÉ Département de psychiatrie, Université de Montréal Directeur, Laboratoire de psychophysiologie cognitive et sociale, Centre de recherche Fernand-Seguin, Hôpital Louis-H. Lafontaine Julie Leclerc, Ph.D. PROFESSEURE Département de psychologie, Université du Québec à Montréal Chercheure associée, Centre de recherche Fernand-Seguin, Hôpital Louis-H. Lafontaine Geneviève Thibault, Ph.D. NEUROPSYCHOLOGUE Programme pour les personnes présentant un trouble grave du comportement, Centre de réadaptation Lucie-Bruneau Kieron P. O’Connor, Ph.D. CHERCHEUR TITULAIRE Département de psychiatrie, Université de Montréal Directeur, Regroupement multidisciplinaire de la recherche clinique sur le spectre obsessionnelcompulsif , Centre de recherche Fernand-Seguin, Hôpital Louis-H. Lafontaine Chapitre 12 88 Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents–Tome 2 1. La présentation de la problématique 1.1. La définition et la description clinique L’une des premières descriptions cliniques du syndrome Gilles de la Tourette (SGT) date de 1885, alors que le Dr Georges Gilles de la Tourette avait décrit de manière systématique les symptômes de neuf patients présentant des tics moteurs et vocaux, accompagnés d’écholalie (une tendance à répéter des choses) et de coprolalie (expression de mots obscènes). Le mérite de Gilles de la Tourette n’est pas seulement d’avoir réuni en une description clinique remarquable des symptômes jusque-là peu document és, mais aussi d’avoir décrit l’évolution fluctuante du syndrome. Toutefois, si le SGT a été reconnu à la suite de la définition de Tourette, peu de recherches ou d’observations cliniques ont été menées avant les années 1960, lorsque le traitement pharmacologique des tics s’est développé (Seignot, 1961). Dans la troisième édition du Diagnostic and Statistical Manual (DSM) en 1980, les critères diagnostiques du SGT correspondent assez bien à la description originale de Tourette. Le trait essentiel du SGT est la présence de tics simples ou complexes, comportant au moins un tic vocal et au moins un tic moteur. Le SGT se caractérise par des « bouffées » de tics répétitifs quotidiens pendant au moins un an. Les tics moteurs simples sont induits par des contractions non volontaires et répétitives des muscles, entraînant des mouvements simples tels que le clignement des yeux, la crispation des joues, un mouvement saccadé de la tête ou un haussement d’épaule (Leckman et al., 1997 ; Shapiro et Shapiro, 1986). Les tics moteurs complexes originent, quant à eux, de la contraction de plusieurs groupes musculaires, entraînant des mouvements complexes et répétitifs, tels que le sautillement, le contact avec certains objets ou personnes, les grimaces, les spasmes abdominaux, les tapotements , les mouvements d’extension des bras ou des jambes, les mouvements des épaules en séquence, la copropraxie (effectuer involontairement des gestes à caract ère sexuel) ou l’échokinésie (imitation d’un geste). Les tics vocaux peuvent aussi être simples (p. ex., tousser, renifler, s’éclaircir la gorge) ou complexes (p. ex., répéter des phrases, dire des jurons, répéter des sons ou des phrases, respirer par secousses). La similarité du SGT et des tics chroniques – en fait, seule la présence de différents tics moteurs et d’au moins un tic vocal au cours de l’évolution de la maladie permet d’établir la distinction – soulève la question de savoir s’il s’agit de deux troubles qualitativement différents ou plutôt d’une seule entité nosologique, comme le suggèrent Spencer et al. (1995). Le SGT fait partie des troubles apparaissant durant l’enfance ou l’adolescence dans le DSM. Il doit donc avoir débuté avant l’âge de 18 ans. Il est important de noter que contrairement à plusieurs troubles répertoriés dans le DSM, le critère lié à l’interf érence avec le fonctionnement quotidien ne s’applique plus dans le cas du SGT dans l’édition révisé du DSM-IV (APA, 2000). En effet, plusieurs individus aux prises avec un SGT peuvent fonctionner normalement en société malgré leurs symptômes. [3.144.202.167] Project MUSE (2024-04-24 00:19 GMT) 89 Les interventions auprès des enfants et des adolescents souffrant du syndrome Gilles...

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