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L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents atteints de trouble d’anxiété généralisée Patrick Gosselin, Ph.D. PROFESSEuR AGRÉGÉ ET PSYCHOLOGuE Département de psychologie, université de Sherbrooke Frédéric Langlois, Ph.D. PROFESSEuR ET PSYCHOLOGuE Département de psychologie, université du Québec à Trois-Rivières Geneviève Racicot, M. Sc. PSYCHOÉDuCATRICE Clinique d’intervention auprès des jeunes ayant des troubles anxieux Hôpital Rivière-des-Prairies Chapitre 2 32 Intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents–Tome 1 1. La présentation de la problématique 1.1. La définition et la description clinique Avec la parution de la quatrième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DMS-IV: American Psychiatric Association, 1994), le trouble d’anxiété généralis ée (TAG) est devenu un des troubles anxieux de l’enfance et de l’adolescence. Dans les versions antérieures du DSM, les inquiétudes excessives constituaient un critère possible, mais non nécessaire, pour poser un diagnostic d’hyperanxiété. Ce dernier diagnostic a été éliminé de la nomenclature des troubles anxieux de l’enfance étant donné le manque de spécificité de ses symptômes (Silverman et Eisen, 1992; Werry, 1991). Les inquiétudes excessives à propos de plusieurs événements ou activités constituent l’élément central du TAG. Celles-ci doivent être présentes depuis au moins 6 mois et entraîner une détresse significative ou interférer avec le fonctionnement social, familial ou scolaire de l’enfant. Le diagnostic nécessite aussi que les inquiétudes s’accompagnent d’au moins un symptôme (au lieu de trois chez l’adulte) parmi les six suivants: agitation , fatigue, difficultés de concentration, irritabilité, tension musculaire ou difficultés de sommeil. Les inquiétudes constituent un enchaînement de pensées, à prédominance verbale, concernant des événements négatifs futurs (Vasey et Daleiden, 1994). L’enfant les exprime généralement sous la forme de questions comme « Et si..?» ou «Tout à coup que…», résumant les conséquences appréhendées. Il essaie alors de résoudre mentalement une variété de problèmes potentiels ou d’attirer l’attention des autres sur les risques possibles en centrant son attention sur ces conséquences plutôt que sur les solutions. Le contenu des inquiétudes serait sensiblement le même chez les enfants souffrant d’un TAG que chez les autres enfants (Weems, Silverman et La Greca, 2000). Elles concernent des choses mineures de sa vie (p. ex., la ponctualité, ses relations avec les autres), des événements majeurs (p. ex., la maladie, un incendie), ainsi que le monde extérieur, comme les catastrophes naturelles ou la guerre (Layne et al., 2009; Masi et al., 2004). La fréquence ainsi que le côté excessif et incontrôlable des inquiétudes du TAG leur confèrent leur caractère pathologique (Layne et al., 2009). Les enfants ayant un TAG sont souvent considérés comme plus matures, consciencieux et perfectionnistes en raison de leurs préoccupations constantes (Bernstein et Layne, 1997). Plusieurs se fixent des standards de réussite élevés non nécessaires et irréalistes (Albano et Hack, 2004; Masi et al., 1999).Typiquement, l’enfant souffrant d’un TAG a une image négative de lui-même et doute de sa capacité à faire face à des situations difficiles (Masi et al., 1999; Wagner, 2001). Il adopte alors divers comportements visant à se rassurer sur le futur appréhendé et ses conséquences, comme questionner son entourage de façon excessive: «Qu’arrivera-t-il si je n’ai pas assez lu? Est-ce que je vais réussir? Si j’échoue?» (Comer et al., 2004). [3.144.172.115] Project MUSE (2024-04-25 10:20 GMT) 33 L’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents atteints de trouble d’anxiété généralisée 1.2. Les conséquences La littérature aborde peu les conséquences du TAG et des inquiétudes chez les enfants. Des études effectuées auprès d’adolescents et de jeunes adultes ont toutefois démontré que leTAG nuit à la performance scolaire, en plus d’avoir un effet négatif sur les contacts sociaux (Wittchen, Nelson et Lachner, 1998). Par ailleurs, les enfants manifestant les symptômes du TAG entre 9 et 13 ans semblent plus prédispos...

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