Le rôle de l'université dans le développement local: Expériences brésiliennes et québécoises

CONCLUSION. Pour une approche systémique, écologique et territoriale

CONCLUSION Pour une approche systémique, écologique et territoriale Paulo Freire Vieira, Normand Brunet, Gaëtan Tremblay et Pierre Girard L’intensité et la complexité de la crise globale de l’environnement et du développement ne font que s’accroître au fil du temps. La dimension planétaire et souvent irréversible des destructions que nous infligeons aux écosystèmes est devenue incontestable, même si cette prise de conscience demeure jusqu’ici l’apanage d’une minorité éduquée. Le débat académique et politique a considérablement évolué pendant les trois dernières décennies, mais il nous semble de plus en plus évident que la seule rhétorique accompagnée d’interventions fragmentées et sectorielles ne suffira pas à la tâche! En 1972, les Nations Unies organisaient à Stockholm une première grande conférence mondiale sur l’environnement, où l’accent était mis sur le besoin de conservation d’une nature menacée par la surexploitation des ressources naturelles et par la pollution généralisée. Les signataires de la Déclaration de Stockholm (PNUE, s. d.) montrent déjà une excellente compréhension des problèmes et des solutions à mettre en œuvre pour y faire face. En ce sens, il ne faut pas oublier que les concepts clés 226฀ Le฀rôle฀de฀l’université฀dans฀le฀développement฀local฀•฀Expériences฀brésiliennes฀et฀québécoises d’écodéveloppement et d’éducation relative à l’environnement ont émergé à cette époque, en nourrissant l’effort de conception et de mise en œuvre du Programme des Nations Unies pour l’environnement – le PNUE. Dix ans plus tard, la Conférence de Nairobi a été l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer la valeur des principes adoptés à Stockholm et de reconnaître les progrès accomplis, mais aussi d’exprimer de sérieuses préoccupations sur l’état de l’environnement dans le monde et de reconnaître l’urgente nécessité d’intensifier les efforts coordonn és aux échelles globale, régionale et nationale (UNEP, s. d.). Dans la Déclaration de Nairobi, on voit aussi apparaître de nouvelles préoccupations , notamment en ce qui a trait à l’atmosphère (amincissement de la couche d’ozone, augmentation des concentrations de dioxyde de carbone, précipitations acides). À Rio de Janeiro, en 1992, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) a représenté l’occasion d’adopter un programme d’action pour le XXIe siècle (Action 21). De plus, étant donné que les changements globaux se manifestaient de plus en plus intensément, les discussions ont porté sur trois problématiques majeures et ont donné lieu au développement de la Convention sur les changements climatiques, de la Convention sur la désertification et de la Convention sur la diversité biologique. La CNUED a de plus remis à l’ordre du jour l’impératif de prendre enfin au sérieux les criantes inégalités entre le Nord et le Sud, de même que les déséquilibres introduits dans les pays du Sud par une dynamique de modernisation conservatrice et dépendante (Nations Unies, 1992a et 1992b). Et 30 ans après la Conférence de Stockholm, dans une autre importante rencontre environnementale onusienne organisée à Johannesburg, la plupart des intervenants se sont accordés pour reconnaître que: […] l’environnement mondial continue d’être malmené. La réduction de la diversité biologique se poursuit, les ressources halieutiques continuent de se réduire, la désertification progresse dans des terres naguère fertiles, les effets préjudiciables du changement climatique sont déjà évidents, les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et dévastatrices et les pays en développement, de plus en plus vulnérables, et la pollution de l’air, de l’eau et du milieu marin continue de priver des millions d’individus d’une existence convenable (UNDESA, 2004). En parallèle, les grandes conférences mondiales sur les changements climatiques se multiplient, dans la foulée de la Convention sur les changements climatiques adoptée en 1992 à Rio. Entre Kyoto (1997) et Copenhague (2009), les membres de l’Organisation des Nations Unies ont eu de nombreuses occasions de s’affronter, de confronter leurs perspectives apparemment irréconciliables. Si bien que la menace que représente Conclusion฀•฀Pour฀une฀approche฀syst...