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Depuis quelques années, la question se pose au québec: doit-on imposer l’uniforme aux élèves? Plusieurs écoles ont déjà même édicté des règles sur l’habillement des élèves. Pourquoi ce débat? qu’en est-il de l’uniforme avant 1960? a-t-il toujours été obligatoire dans l’école d’antan? Les règles ont-elles été différentes pour les garçons et les filles? y avait-il un uniforme spécial pour certaines occasions? Certaines réponses ont de quoi étonner. L’uniforme était de rigueur chez les sœurs et les frères enseignants. Du côté des laïcs, c’est plutôt un code vestimentaire qui déterminait l’habillement. Pour les hommes, le veston et la cravate constituent les essentiels. Pour les femmes, la jupe ou la robe sont de mise. Pas question de s’habiller «en homme» [sic] en portant un pantalon! 9 L’unIFoRMe uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1874 collection SnJM L’unIFoRMe 140 | L’école d’antan L’uniforme chez les filles Dès le début, en 1860, l’uniforme est obligatoire pour les filles du couvent d’Hochelaga. La majorité ignore cependant que le style de ces uniformes change radicalement en 1910. Au cours des cinquante premières années, les uniformes suivent la mode de la société québécoise. On peut être étonné de constater que les robes sont parfois de couleurs vives (rouge, rose…) avec des épaulettes bouffantes, de la dentelle… bref, de très jolis uniformes. Classe de 5e année de Lorraine Chaput à l’école Sainte-Jeanne-d’Arc (section filles) – 1952-1953 Plus de la moitié de la classe porte un uniforme (robe et collet blanc). Prêt de Lorraine Chaput [18.227.24.209] Project MUSE (2024-04-19 20:39 GMT) L’UnIFoRMe | 141 classe de 6e année de Lorraine chaput à l’école sainte-Jeanne-d’Arc (section filles) – 1953-1954 comme on le voit, le type d’uniforme de la classe de Lorraine change entre la 5e et la 6e année alors que les élèves portent maintenant la tunique (le fameux jumper). ce changement est simplement dû à une question pratique: il est beaucoup plus facile de laver seulement la chemise blanche que toute la robe. Prêt de Lorraine chaput uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1880 collection SnJM comme on le voit, le type d’uniforme de la classe de Lorraine année alors que les élèves portent 142 | L’écoLe d’AntAn En 1910 a lieu le grandiose Congrès eucharistique organisé par Mgr Bruchési, archevêque de Montréal de 1897 à 1939. Dans la foulée de cette rencontre internationale, l’homme d’Église donne la directive de remplacer les jolis uniformes par d’autres d’une sobriété à toute épreuve. C’est à ce moment qu’on voit apparaître les robes noires sans aucun ornement. Si l’on se fie aux positions morales énoncées par Mgr Bruchési (au sujet du théâtre et de la danse, par exemple), on peut imaginer qu’il devait juger indécentes et volages les robes à la mode. Au cours des années 1950, l’uniforme n’est pas obligatoire dans les écoles publiques de filles d’Hochelaga-Maisonneuve. Cependant, plusieurs le portent volontairement, comme on le voit à la page précédente. uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1874 Archives SnJM [18.227.24.209] Project MUSE (2024-04-19 20:39 GMT) L’UnIFoRMe | 143 uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1890 collection SnJM uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1930 collection SnJM Robe utilisée pour les cérémonies, le dimanche et lors de la communion solennelle, vers 1930 et 1940 collection SnJM uniforme au couvent d’hochelaga, vers 1950-1960 La couleur commence à réapparaître. collection SnJM 144 | L’école d’antan L’uniforme chez les garçons Au primaire Il ne semble pas y avoir d’exigences particulières, sinon d’être habillés proprement et décemment. Comme on le voit sur de nombreuses photographies, aucune pièce ne semble obligatoire. Souvent, le veston est porté, mais le chandail l’est également. Dans les années 1940-1950, l’on trouve des pantalons, des culottes courtes et des culottes de style équitation appelées «brétchish» (venant sans doute du mot British). Très souvent, les élèves portent la cravate. Une exception à la...

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