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CHAPiTRE 17 Mobiliser les connaissances et les perceptions des agriculteurs pour réduire les risques sanitaires de l’agriculture irriguée avec des eaux usées Bernard Keraita, Pay Drechsel, Razak Seidu, Priyanie Amerasinghe, Olufunke O. Cofie et Flemming Konradsen RÉsUmÉ Ce chapitre aborde la nécessité de comprendre les connaissances et les perceptions des agriculteurs au sujet des risques sanitaires et des mesures de réduction des risques pour l’élaboration de stratégies de gestion mutuellement acceptables. S’appuyant sur des études provenant de différents pays, ce chapitre montre qu’il n’est pas réaliste de s’attendre à une sensibilisation élevée par rapport aux risques. Dans les cas où les agriculteurs sont conscients des risques sanitaires, ils évaluent les mesures d’atténuation en fonction de leur effet global sur l’efficacité du travail et le rendement des cultures, plutôt qu’uniquement en fonction des avantages potentiels pour la santé.Le chapitre fait valoir que,pour réussir des mesures de réduction des risques aux champs, il convient d’intégrer les besoins et les contraintes des agriculteurs dans la formulation des pratiques recommandées. Cela peut se faire au moyen de processus indigènes, mais peut être soutenu par des approches participatives mises en œuvre aux champs où les agriculteurs et les scientifiques travaillent ensemble à l’élaboration de mesures de réduction des risques. Une première étape importante est l’identification des indicateurs de problème communément acceptés. Lorsque les avantages sanitaires pour les agriculteurs ou les consommateurs ne sont pas des raisons suffisantes pour 364 L’irrigation avec des eaux usées et la santé adopter des pratiques plus sûres, d’autres éléments déclencheurs doivent être identifiés ainsi que des voies de communication appropriées pour assurer une sensibilisation efficace. iNTROdUCTiON Une grande variété de mesures existe pour réduire les risques sanitaires liés à l’utilisation des eaux usées et d’excrétas humains en agriculture. Mis à part le traitement conventionnel des eaux usées, les agriculteurs peuvent jouer un rôle important dans une approche à barrières multiples. Certaines des mesures mises en œuvre aux champs pour la réduction des risques sanitaires sont présentées au chapitre 10 de ce livre. Pour parvenir à une adoption massive et une protection complète de la santé des agriculteurs et des consommateurs, il faut que les agriculteurs constatent les risques. Sans sensibilisation aux risques, il sera très difficile de promouvoir un changement de comportement vers des pratiques plus sécuritaires . De plus, des mesures incitatives peuvent être nécessaires, particulièrement dans les domaines des risques sanitaires où les avantages à court terme passent peut-être inaperçus, alors que les mesures recommandées peuvent même nécessiter des ressources supplémentaires ou de réduire le rendement des cultures dans une certaine mesure (voir le chapitre 16).Les projets de conservation des sols font généralement face à des défis similaires (Sanders et coll., 1999). Il est rarement possible de transférer les recommandations «standard» existantes pour les mesures de gestion des risques directement dans les champs des agriculteurs. Ni les systèmes d’irrigation au goutte à goutte, ni les périodes d’arrêt recommandées conviendront automatiquement aux conditions locales, comme la densité des cultures, la qualité des eaux usées ou le besoin en eau des cultures.Plusieurs technologies nécessitent un suivi analytique et des outils d’évaluation au-delà des capacités techniques et financières de la plupart des agriculteurs , en particulier dans les pays en développement. Par conséquent, il est essentiel que l’élaboration d’évaluations des risques et de mesures d’atténuation des risques vise à associer activement les agriculteurs au processus. Idéalement, les méthodes de réduction des risques et l’évaluation des performances devraient aller de pair de façon à ce que les agriculteurs puissent voir les avantages. La meilleure façon pour ce faire est d’utiliser par exemple des indicateurs d’un commun accord. De nombreuses études ont montré que les interventions aux champs ont largement échoué en raison du manque de participation des agriculteurs , notamment dans les pays pauvres en ressources (Collinson, 2000 ; Drechsel et Gyiele, 1998). La connaissance et la sensibilisation aux risques influencent grandement la manière dont ils sont perçus et gérés (Peres et coll., 2006; Stewart-Taylor et Cherries, 1998). La sensibilisation peut...

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