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7 c h a p i t r e Les InTerVenTIons CuraTIVes auPrès des aduLTes aYanT éTé VICTIMes d’agressIon sexueLLe PendanT Leur enfanCe Mireille Cyr, Ph. D. Mylène Payer, candidate au doctorat en psychologie RÉSUMÉ Les agressions sexuelles subies durant l’enfance sont susceptibles de provoquer de nombreuses séquelles sur les plans de la psychologie , du corps, du comportement et des relations qui peuvent perdurer à l’âge adulte. Différents programmes d’intervention, s’inspirant d’approches théoriques différentes, ont été conçus pour contrer ces difficultés. Leur efficacité a été évaluée. Le présent chapitre détaille d’abord les séquelles observées chez les femmes et les hommes ayant subi une agression sexuelle durant leur enfance. Par la suite, les principaux modèles d’intervention ainsi que la logique qui les sous-tend seront présentés et décrits. L’efficacité des diverses interventions offertes sera examinée. 304 L’agression sexuelle envers les enfants Cette recension des écrits se conclut par des recommandations concernant l’intervention de même que des pistes de recherche à venir. 1. séquelles des agressions sexuelles subies durant l’enfance L’agression sexuelle, et particulièrement celle subie de façon répétée pendant l’enfance, est un stresseur chronique caractérisé par la violation de l’intégrité physique et psychologique de la victime et pouvant engendrer un sentiment d’impuissance et de terreur (Wolfsdorf, & Zlotnick, 2001). Les nombreuses recherches conduites sur les conséquences de ces agressions ont démontré de façon consistante que les réponses des victimes quant à ces traumatismes peuvent être très variables.Ainsi, bien que certaines victimes devenues adultes soient très résilientes, en s’adaptant positivement à l’âge adulte et à ses étapes et en présentant peu de symptômes (Fraser, Richman, & Galinsky, 1999; Masten, Best, & Garmezy, 1990), plusieurs recensions des écrits rapportent une panoplie de séquelles observées chez les survivants (Beitchman, Hood, Zucker, daCosta, & Akman, 1988 ; Kendall-Tackett, Williams, & Finkelhor, 1993; Trickett, & Putnam, 1998). Parmi les séquelles les plus fréquemment rapportées, les symptômes de l’état de stress post-traumatique (ÉSPT), la dépression, l’automutilation, les tentatives de suicide, la consommation excessive d’alcool ou de drogues, les symptômes de dissociation, les difficultés interpersonnelles et conjugales ainsi que divers troubles de la personnalité, notamment le trouble de la personnalité état-limite, sont les plus fréquemment observées. Ainsi, l’environnement abusif dans lequel grandit l’enfant victime d’agression sexuelle ne lui permet pas d’intérioriser une image parentale sécurisante qui lui permettrait de développer des habiletés adaptatives favorisant une régulation adéquate de ses émotions. De plus, l’attachement anxieux qui se développe chez la majorité des enfants agressés sexuellement occasionne des manifestations d’évitement ou d’anxiété dans leurs relations interpersonnelles à long terme (Wolfsdorf, & Zlotnick, 2001). Lorsque les agressions sexuelles se produisent à l’adolescence ou à l’âge adulte, la personnalité de la victime et son identité sont mieux développées. Ainsi, on peut s’attendre à ce que ces personnes aient une plus grande capacité de résilience psychologique (Vandeusen, & Carr, 2003). [18.191.189.85] Project MUSE (2024-04-25 15:08 GMT) Les interventions curatives auprès des adultes 305 En continuité avec les travaux de Terr (1991), qui a distingué les effets d’un seul événement traumatique (trauma de type I) et ceux de traumatismes répétés et prolongés (trauma de type II), Herman (1992) a proposé le diagnostic du syndrome d’ÉSPT complexe afin d’organiser dans un tout cohérent l’ensemble des séquelles vécues par les adultes ayant subi des traumatismes répétés pendant leur enfance. Ainsi, ce nouveau diagnostic permet de rendre compte des conséquences des multiples stress associés à un environnement familial marqué par la maltraitance ou l’abus. L’influence cumulative de ces expériences traumatisantes peut avoir des répercussions sur le fonctionnement psychologique à court et à long terme ainsi que sur le développement de la personnalité des victimes (Herman, 1992; Kinniburgh, Blaustein, Spinazzola, & van der Kolk, 2005). À l’heure actuelle, le diagnostic d’ÉSPT-Complexe (ÉSPT-C) ne fait pas partie du manuel des diagnostics des troubles mentaux (DSM-IV) de l’American Psychiatric Association (1994). Toutefois, les résultats des études command ées par cette association suggèrent que, g...

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