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pour en savoir plus… le biberon eT la souris Karl Rettino-Parazelli Étudiant (troisième année) au baccalauréat en journalisme à l’Université du Québec à Montréal 80 La quête de sens à l’heure du Web 2.0 Difficile d’ignorer la crise que traversent les médias traditionnels. Difficile également d’entrevoir l’avenir des médias et le monde de l’information au sens plus large de manière positive sans envisager une remise en question de la nature et du mode de diffusion de cette information. Je termine cette année mon baccalauréat en journalisme à l’Université du Québec à Montréal. Mes trois années d’études m’auront appris à analyser, à questionner et à communiquer; trois des principales qualités qui ont fait les journalistes d’hier et qui feront sans doute ceux de demain. Mais à ces trois qualités essentielles s’ajouteront assurément dans les années à venir l’imagination et la clairvoyance: si les médias devront user d’originalité et d’audace pour se réinventer, les journalistes devront en faire tout autant pour être lus et écoutés. Le sujet de l’avenir des médias anime sans cesse les discussions entre étudiants. Pour la plupart d’entre eux, le monde de l’information est une vaste jungle: un monde inconnu, en apparence impénétrable. L’idée de faire son entrée sur le marché du travail peut être inquiétante, peu importe le domaine. Mais dans le cas du journalisme, les moins passionnés et les moins fonceurs ne savent plus quoi penser, remettent leur avenir en question, hésitent. une cHance À saisir Je ne suis pas à l’abri de ces inquiétudes et de ces interrogations, mais je ne partage pas pour autant le scepticisme de certains de mes pairs. Là où certains voient avec dépit un monde de l’information en transformation dont la nature prochaine reste à définir, je vois une opportunit é, une chance à saisir. La crise actuelle et la période de questionnement qui la caractérise constituent avant tout une phase de transition, et quoi de mieux que cet incertain vent de renouveau pour s’affirmer comme artisan de son propre avenir. D’ailleurs, les jeunes ne sont-ils pas les plus aptes à mettre à profit les innombrables possibilités du Web? Toute une génération de jeunes journalistes – dont je fais partie – est carrément née avec Internet, le biberon dans une main, la souris dans l’autre. Elle n’a pas à apprendre le fonctionnement de Twitter ou de Facebook: elle vibre au rythme des sites de réseautage depuis leurs débuts! Ces jeunes ne connaissent et ne veulent pour la plupart rien d’autre que l’instantanéité et le direct. Ils sont donc les plus susceptibles de comprendre les besoins du monde de l’information présentement en mutation et d’y apporter les changements nécessaires. [3.140.185.147] Project MUSE (2024-04-19 00:06 GMT) Pour en savoir plus… v Le biberon et la souris 81 Évidemment, connaître le fonctionnement d’une souris et d’un clavier ne suffit pas. Pour réinventer l’information, les jeunes et les moins jeunes auront tout avantage à unir leurs efforts, leur savoir et leur vision des choses s’ils veulent parvenir à une solution durable. Les journalistes établis ont l’expérience, la rigueur et la culture que peu de jeunes peuvent prétendre posséder. Par contre, ces jeunes sont armés d’un dynamisme, d’une polyvalence et d’une ouverture d’esprit qui fait défaut à certains de leurs aînés. Plutôt que de voir dans ces diff érences un conflit intergénérationnel, voyons-y plutôt une complémentarit é prometteuse, en route vers la restructuration de l’univers médiatique dans lequel nous baignons tous. Ce que l’avenir réserve nous est encore bien incertain. Beaucoup trop de questions demeurent aujourd’hui sans réponse. Comment peut-on financer l’information sur Internet? Quel modèle d’affaires faut-il privilégier? Comment attirer les lecteurs et quoi leur proposer? Qui sait? Trouver les solutions à la crise que traversent actuellement les médias traditionnels constituera peut-être la plus importante enquête qu’aura à mener le journalisme moderne. Une enquête à laquelle je compte bien participer. ...

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