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Introduction
- Presses de l'Université du Québec
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Introduction France JOYaL, Université du Québec à trois-Rivières En septembre 2009, le tango s’ajoutait à la liste des éléments du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Pour en arriver là, l’Argentine et l’Uruguay qui, jusque là s’étaient disputé sa paternité, ont uni leurs efforts. Réconciliation ou concertation? Qu’importe. Ce partenariat fut saisi, par l’UNESCO, comme une volonté commune de faire reconnaître son universalité. Le tango n’a donc plus de frontières. En mai 2009, des chercheurs, des professionnels et des praticiens, venant de l’Europe et des Amériques, unissaient leurs efforts pour faire mieux connaître le tango. Chacun d’eux en ayant étudié une facette spécifique, il fut donc possible d’en faire le tour, ou plutôt d’en faire «un» tour. Car pour circonscrire un tel objet, les chercheurs peuvent compter encore bien des années. Quand on sait à quel point le tango a évolué, au fil des pratiques culturelles, des modes et même des orientations politiques, quand on sait à quel point les grandes Écoles ont pu en modeler les contours, quand on sait qu’il se répand jusqu’en Finlande et au Japon, on peut spéculer que les prochaines décennies lui apporteront leurs touches et que nous en parlerons encore dans cent ans sans jamais vider la question. Car le tango n’est pas une question, il est une multitude de questions qui interpellent des chercheurs en sociologie, psychologie, psychanalyse , littérature, poésie, danse, musicologie, éducation, histoire et en bien d’autres domaines. Le tango n’a donc pas de frontières. Tango sans frontières En mai 2010, au moment où nous avons fait le lancement de cet ouvrage, des chercheurs de l’Europe et des Amériques étaient, pour une troisième année consécutive, réunis à Trois-Rivières pour pousser plus loin l’examen des questions qu’ils ont soulevées dans leurs dernières études sur le tango. Le cycle de la recherche est donc enclenché. Et une toile scientifique est en train de se tisser autour de cet objet qui soulève des questions théoriques tout en s’incarnant dans la pratique. Non, le tango n’a pas définitivement de frontières. Ce livre résulte de la mise en commun de réflexions, d’expérimentations , de pratiques diversifiées relevant des domaines que j’ai mentionnés plus haut. Il a la particularité d’associer les expériences de chercheurs, de professionnels et de praticiens qui sont tous animés par «la passion de savoir», une passion qui «se vit comme toutes les passions, avec le corps, non sans émotion» (Kaufmann, 1996, p. 77). Il fait suite au colloque Tango, culture et santé (2e éd.) qui fut tenu à l’Université du Québec à Trois-Rivières, en mai 2009, une activité qui propose une alternance de conférences et d’ateliers pratiques. Car parler de tango est indissociable de danser, jouer ou écouter du tango. Inspirés par cet objet rassembleur, les auteurs ont pu, à loisir, bonifier leur contribution pour la rendre ici sous forme écrite. Son contenu est divisé en quatre grands thèmes, soit l’histoire, la santé, l’individualité et l’altérité. Chaque section de l’ouvrage s’ouvre sur les vers de Nelly Roffé, poétesse montréalaise et passionnée de littérature, de poésie et de tango. Tango eT hisToire Le lecteur découvrira ici la plume de Denis Plante, bandonéoniste québécois de renom qui nous instruit sur l’évolution du tango musical à travers l’œuvre de Piazzola. Il parcourra aussi les catalogues anciens pour y découvrir les influences de la danse sur la mode du xixe siècle. Ce parcours est assuré par Geoffrey Edwards, directeur de la Chaire de recherche du Canada en géomatique cognitive, et passionné pour l’étude du rapport corps/espace. Quand on sait que le vêtement est, après la peau, notre premier espace, on comprend bien cet intérêt pour la mode. [18.226.187.199] Project MUSE (2024-04-17 20:27 GMT) Introduction Tango eT sanTé L’intérêt grandissant pour la santé fait éclore des foyers d’étude sur les apports possibles du tango dans ce domaine. À preuve, des associations de tangothérapie voient le jour un peu partout sur la planète. Mais toutes n’ont pas le recul...