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3 Une victime de la crise mondiale Le premier domino à s’incliner«Les Islandais sont devenus les victimes et le symbole de la crise du crédit.» La Presse, 24 décembre 20081 Mince consolation pour un pays aussi durement affecté par la crise, l’Islande n’est pas seule dans cette situation, bien au contraire: comme l’écrit Gérard Bérubé dans Le Devoir, «la déconfiture boursière a été généralisée, et plan étaire2 ». Tous admettent que la crise de 2008 n’est pas comme les autres. Les analystes financiers, habitués aux soubresauts des marchés, remarquent cette fois une agitation particulièrement violente et «des mouvements totalement fous, qui n’ont aucun équivalent historique3 ». Au banc des accusés, les fonds spéculatifs, ces «hedge funds» qui disposent d’actifs considérables . Vincent Brousseau-Pouliot, «Les gagnants et perdants d’une année folle», La Presse (Montréal), 2 décembre 2008. 2. Gérard Bérubé, «Panique sur les places boursières», Le Devoir,  octobre 2008. 3. Éric Galiègue, cité dans [Anonyme, source AFP], «Marchés boursiers. Nervosité sans précédent des marchés», Le Devoir, 8 octobre 2008.  La spectaculaire déroute de l’Islande pouvant déstabiliser sociétés, devises et gouvernements. En octobre 2008, les «hedge funds» précipitent le déséquilibre mondial lorsqu’«ils liquident leurs actifs en catastrophe, dans une peur animale ». Dans la géographie mondiale de la crise, les forces en jeu, diffuses, ne paraissent obéir à aucune logique, et provoquent des fissures qui se révèlent tantôt dans les grands centres, tantôt en périphérie. Aucun pays ne semble à l’abri de la répartition aveugle de leurs effets; le mouvement puissant qui l’anime pourrait se comparer à celui d’une aurore boréale. Voici comment, en octobre 2008, le ministre italien des Finances dresse la carte de la déconfiture financière, tel que le rapporte le Financial Times: Giulio Tremonti was almost gloating when he addressed the Italian parliament yesterday. He described the geography of the financial crisis with relish: the northern earthquake, with its epicentre in Iceland, its problematic «continental dimension», the troubles in the UK, and the fear of a spillover into the Baltics and eastern Europe5. L’Islande est au cœur des événements et les images abondent dans la presse étrangère pour tenter de décrire la situation qui l’affecte et ses liens avec la crise mondiale. Symbole et avertissement au reste du monde, première tombée, la petite île fait office de sémaphore financier: «The fate of Iceland, écrit David Teather dans The Guardian, […] is seen as a warning for the rest of the world6.» Reprenant à leur compte l’image de l’oiseau que l’on plaçait dans les mines pour avertir d’un éventuel empoisonnement au gaz, plusieurs journalistes voient très tôt dans ce que vit l’Islande un signal: In the second half of last year [200], as the subprime crisis gathered strength in the US, articles appeared in the international press about Iceland as the «canary in the mine». They suggested tiny Iceland […] was a leading indicator of how the crisis was mutating into something much bigger, affecting many countries beyond the US. La mise au jour de la position fort inconfortable de l’Islande se répand rapidement et inquiète d’autres pays, qui craignent d’être les prochaines victimes de cette violente crise. Cette fois, c’est l’image du domino qui . Ibidem. 5. [Anonyme], «Italy’s plan», Financial Times, 0 octobre 2008, p. 6. 6. David Teather, «Iceland government seizes control of Landsbanki», The Guardian,  octobre 2008. . Robert Wade, «Iceland pays price for financial excess», Financial Times, er juillet 2008. [3.145.178.157] Project MUSE (2024-04-25 05:59 GMT) Une victime de la crise mondiale 7 revient, dans l’appréhension que cette première pièce à s’incliner fasse basculer toutes les autres: «The fear is that other countries like Iceland that are struggling to deal with large current account deficits will begin to fall like dominoes8.» On se demande ainsi s’il s’agit d’un cas isolé ou du premier mouvement d’un dérèglement beaucoup plus étendu. Comme lorsqu’un virus se répand, chacun s’inquiète de son propre sort, se demandant s’il pourrait être le prochain à en être atteint, sans r...

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