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Systèmes de production et systèmes alimentaires L’intégration des filières: solutions et risques Outre les pâturages, les surfaces de production agricole totalisent 1,54 millions d’hectares. Plus de 90% de cette superficie est occupée par des terres arables, le reste étant consacré aux cultures permanentes. Environ 18% des terres cultivées sont irrigu ées, ce qui équivalait en 2003 à une superficie de 280 millions d’hectares (FAO, 2007c). Il existe cependant une forte dichotomie entre, par exemple, l’Afrique subsaharienne, dont seulement 4% des terres arables sont irriguées, et l’Asie du Sud, où cette valeur atteint 39% (Banque mondiale, 2007). Il en va de même de la productivité nette par travailleur, variable étudiée par Marcel Mazoyer. Celle-ci est de l’ordre de 10 quintaux/ an dans les pays du Sud où la culture manuelle demeure prédominante. Par ailleurs, les modes de production industrialisés qui caractérisent l’agriculture des pays riches permettent l’atteinte d’une productivité de l’ordre de 5 000 quintaux/an (Mazoyer, 58 Une seule terre à cultiver 2002). Mazoyer estime que l’impératif de nourrir convenablement 9,5 milliards d’humains en 2050 nous forcera à doubler la production agricole mondiale. Il ajoute que«nous disposons d’assez de terres cultivables et de techniques durables pour le faire. Mais il est indispensable de commencer par éradiquer la pauvreté rurale et urbaine» (Chiquelin, 2008). Superficie agricole par pays (millions d’hectares, 2005) Source: FAOSTAT, 2008. [3.133.79.70] Project MUSE (2024-04-19 10:41 GMT) Systèmes de production et systèmes alimentaires 59 Gestion des éléments nutritifs La consommation mondiale d’engrais s’élevait à 142 millions de tonnes en 2002, soit une progression de 21% par rapport à 1980. Les engrais les plus utilisés sont les engrais azotés, dont la consommation équivaut à 60% du total. Suivent les engrais phosphoriques (24%) et les engrais potassiques (16%) [FAO, 2007c]. L’utilisation de plus en plus répandue des engrais de synthèse caractérise l’expansion du modèle agricole occidental. Par ailleurs, à l’instar des capacités irrigationnelles (voir la section «Ressources en eau», à la page 52), l’accès aux engrais chimiques demeure inégal. Rappelons par exemple que la consommation moyenne d’engrais par hectare de terre cultivée est 14,6 fois plus élevée en Asie de l’Est qu’en Afrique (Banque mondiale, 2007). Parmi les défis liés à la fertilisation chimique, mentionnons le fait que l’âge d’or pétrolier est vraisemblablement révolu. En résultent des augmentations marquées du prix des engrais. C’est le cas pour les engrais azotés dont les cours sont indexés à ceux des hydrocarbures à partir desquels ils sont synthétisés. L’utilisation massive d’engrais pose des problèmes environnementaux tels que la pollution des eaux, l’appauvrissement biologique du milieu, la dégradation des sols, etc. Prix des engrais et du pétrole Source: International Rice Research Institute, 2008. Bretagne L’eutrophisation des eaux continentales et littorales constitue un problème majeur en Bretagne. L’eutrophisation conduit à l’encombrement des plans d’eau, à l’anoxie (dégradation de la biomasse végétale par consommation de l’oxygène), de même qu’à des problèmes de phytotoxicité dans les réservoirs d’eau potable. L’activité agricole serait la principale contributrice à cet enrichissement de l’eau en sels nutritifs azotés ou phosphorés. Et le problème n’est pas en voie d’être résolu: 82 800 tonnes d’azote étaient rejetées dans la mer en Bretagne en 2007 (Direction régionale de l’environnement de Bretagne, 2007). 60 Une seule terre à cultiver Biotechnologies Le vocable biotechnologie définit «toute application technologique qui utilise des systèmes biologiques, des organismes vivants ou des dérivés de ceux-ci pour réaliser ou modifier des produits ou des procédés à usage spécifique» (Convention sur la diversité biologique, 1992). Le recours à ces technologies est régi par le protocole de Carthagène adopté par le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique en 2000. L’essor des biotechnologies concorde avec la reconnaissance par les États-Unis et d’autres pays industrialisés des brevets apposés sur des gènes élaborés artificiellement et des plantes génétiquement modifiées. L’OMC a d’ailleurs int...

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