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I n t r o d u c t i o n PIeRRe ToussAINT Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle. (Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, Paris, Unesco, 1999) Cet ouvrage est le fruit de plus de vingt-cinq ans de recherche, d’analyse, de réflexion et de pratique en matière d’éducation interculturelle. C’est en 1983 que nous avons entrepris notre première recherche dans ce domaine avec une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke, à la Faculté d’éducation, dans le cadre d’un projet de recherche du Collectif de recherche sur l’interaction des ethnies (CRIE). Depuis ce temps, c’est devenu pour nous un travail au quotidien sur le plan professionnel, et une façon de vivre sur un plan plus personnel. Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi le domaine de l’éducation pour apporter notre contribution à la société québécoise. Car pour nous, l’éducation, c’est la porte d’entrée de l’émancipation de chaque citoyen et surtout du mieux vivre-ensemble. Nous disons que l’école, avec sa triple mission (instruire, socialiser et qualifier) doit favoriser la réussite du plus grand nombre d’élèves, mais doit aussi s’assurer que chaque enfant qui lui est confié puisse se réaliser pleinement, et ce, sans discrimination. Au cours des années 1980-1990, dans nos recherches, nous avons cru bon de proposer l’approche pédagogique intitulée «Modèle d’éducation interculturelle intégrée reliée au curriculum» aux enseignants et enseignantes du secondaire. Nous disions à l’époque que ce modèle pourrait s’appliquer plus facilement au primaire, car l’enseignante ou l’enseignant est titulaire de presque toutes les matières dans sa classe. Beaucoup  La diversité ethnoculturelle en éducation d’enseignants du secondaire et ceux du primaire ont trouvé dans leur pratique matière à réflexion sur comment travailler avec les élèves et comment communiquer «interculturellement» en classe quand il y a diversit é, notamment diversité ethnoculturelle. La question n’est pas de savoir s’il faut ou non favoriser l’intégration de jeunes issus de l’immigration dans les classes, mais plutôt comment y arriver. C’est ce que nous proposons dans cet ouvrage, des outils pour mieux enseigner en contexte de diversité. Plus spécifiquement, plusieurs approches ou modèles sont proposés, par exemple, «l’approche d’éducation interculturelle intégrée reliée au curriculum». Cela veut dire, entre autres, que l’enseignant ne doit pas manquer une seule occasion de faire de l’éducation interculturelle dans sa classe. Il n’est malheureusement pas donné à tous d’avoir la compétence nécessaire pour enseigner en contexte interculturel. Le défi est d’accepter que pour travailler et communiquer «interculturellement », il faut développer ses capacités à travailler dans cette perspective. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas génétique, cela s’enseigne et s’apprend. Cela peut donc être acquis ou maîtrisé par les enseignants, les professionnels non enseignants, les directions d’établissement, etc., qui peuvent aussi développer leur compétence interculturelle, car la réussite scolaire, c’est l’affaire de tous. Cette démarche d’enseignement-apprentissage peut et doit conduire à favoriser la réussite scolaire des jeunes et une meilleure intégration des élèves issus de l’immigration. Nous voulons également dans cet ouvrage rappeler l’action gouvernementale en matière d’intégration des immigrants, car elle est peu connue du grand public et du monde de l’éducation en particulier, afin de mieux saisir l’importance du vivre-ensemble dans notre société ouverte sur le monde. Au cours des trente dernières années, l’action gouvernementale au Québec sur la nécessité de favoriser l’intégration des immigrants peut se résumer de la manière suivante. Le gouvernement québécois affirme son leadership dans le domaine de l’immigration et fait alors porter son action sur les deux priorités suivantes: a) la maîtrise d’œuvre de la sélection des immigrants afin d’assurer une meilleure prise en compte des besoins spécifiques, tant économiques que culturels, de la société québécoise; et b) l’intégration harmonieuse des nouveaux arrivants de toutes origines à la...

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