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Proposition de modélisation conceptuelle des motivations Robert MARTIN 1- MOTIVATION ET CONFUSIONS Quand on parle de motivation (au travail, sportive, etc.), on évoque un concept qui doit avoir une signification, qui doit avoir une insertion théorique, qui doit avoir des implications au niveau de la pratique. 1.1 Confusions au niveau sémantique Tous les auteurs qui utilisent le concept de motivation ressentent des difficultés sémantiques et lexicographiques. C’est ainsi que pour Paillard, la difficulté essentielle réside dans le recouvrement avec un vocabulaire plus traditionnel ; tendance, besoin, motif, pulsion, tension, désir. Nuttin voit dans le contexte des motivations essentiellement les concepts de motif, mobile, impulsion, tendance, besoin, tension, force, voire énergie. Pour Fraisse, le concept de motivation recouvre d’autres concepts de la psychologie, tels ceux de : tendance, instinct, besoin, volition. Ce sont Cofer et Appley qui établissent la liste la plus complète et la plus exhaustive des termes que recouvre motivation : émotion, force, conduite, instinct, besoin, incitation, désir, sensation, impulsion, vouloir, effort, souhait, exigence, but, intérêt, intention, attitude, aspiration, dessein, motif, excitation, valeur (tous ces termes sont classés et répertoriés suivant que leur signification a une portée plus« biologique », plus « mentale » ou suivant qu’ils établis-sent des rapports avec les« objets ou les états de l’environnement »). Plus récemment, une analyse bibliographique de trois ouvrages parus en 1982, 1983 et 1984 (Apter — Geen, Beatty et Arkin — Satinoff et Teitelbaum) montre qu’aucun de ces livres, malgré leur intérêt spécifique et légitime, n’est homogène quant aux concepts utilisés. En définition, il semble que le terme « motivation » recouvre un domaine sémantique large, important, et par là même, manque de précision et de rigueur. Cette complexité sémantique, ou plutôt cette confusion sémantique, permet d’attribuer à motivation la signification de « melting-pot » de la psychologie, ce qui n’est pas une attribution heuristique. Au minimum, soyons indulgent en disant que ce concept occupera une position de « conteneur » de termes. C’est une enveloppe. Satisfaction, motivation et stress au travail 369 1.2 Confusions au niveau théorique Les théories Quand on procède à une analyse de motivations dans un secteur donné. on est amené à classer par ordre d’importance les motifs (ou mobiles) qui président à ces motivations, on peut même être amené à les mesurer ou à les pondérer ; par exemple, mais pure hypothèse d’école, dans une motivation, on dira que le niveau socio- économique prime le niveau des aptitudes, qui prime le niveau des relations avec les camarades, etc. On prend alors référence dans des situations typiquement expérimentales qui permettront d’expliquer l’individu. Par contre, si on dépasse cette quantification, si on entre dans une perspective temporelle et spatiale qui voudra donner signification à tous les éléments (où l’on constatera par exemple que, malgré un taux de glycémie très faible, l’individu ne cherche pas à reconstituer ses réserves, mais manifeste une motivation de type très secondaire : lecture ou défense d’une idée par la grève de la faim), on aura une attitude qui sera celle du comprendre l’individu. Où référer l’expliquer et le comprendre ? Nous pouvons développer une rapide présentation des courants heuristiques qui ont été le support de ces points de vue (cf. tableau 1). Ces deux conceptions paraissent donc profondément divergentes. Entre ces deux tendances contraires, l’expliquer et le comprendre l’ambiguité dans laquelle s’est constitué le concept de motivation1 a conduit à un écartèlement qui devait se montrer stérile ; l’approche n’était ni celle de la totale « explication » qui est retenue par les psychologies du « contenu », ni celle de la totale « compréhension » qui est retenue par les psychologies de « l’acte » ; de fait le concept appartient à ces deux grands courants théoriques et historiques. La position la plus logique consistait alors à être circonspect vis-à-vis de cette notion en disant d’un côté qu’elle n’était pas scientifique, de l’autre en lui opposant des notions plus discrètes telles que l’intention (l’intentionnalité), la volonté... 1.3 Confusions dans la pratique Malgré ces ambiguités de mots, de théories, tous les praticiens retiennent cependant ce concept. Qu’en est-il chez eux ? Nous avons proposé à cinq praticiens l’expérience suivante : dans les instants...

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