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Contexte Les administrations publiques n’ont plus bonne presse. Présentant des signes de sclérose et d’inertie bureaucratiques, elles apparaissent peu aptes à se corriger elles-mêmes et éprouvent des difficultés à se moderniser. Pourtant, sous l’effet conjugué de la crise économique et de la remise en question idéologique de l’État-providence, ces administrations sont contraintes de se modifier profond ément et de se laisser pénétrer par des méthodes modernes de gestion. Nous sommes de ceux qui pensons que les capacités de changement de ces administrations surgiront de la convergence de facteurs internes et externes. En ce temps de crise économique et de crise de l’État, si les facteurs externes apparaissent clairement, les capacités internes se sont largement figées dans un univers où tout était réglé et où la réponse à des besoins évolutifs se faisait par l’accroissement du corps administratif. De ce fait, la sauvegarde de l’administration et des services publics sera, entre autres choses, liée au développement des capacités d’action des agents, à l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur administration. Aussi la formation est-elle appelée à jouer un rôle important dans l’appui à une politique de modernisation . LES FONCTIONS D’UN SERVICE DE FORMATION La formation assure plusieurs fonctions. Il s’agit d’abord de garantir une reproduction dynamique de l’organisation par la formation de ses agents. Ensuite, elle constitue un outil privilégié de la gestion des ressources humaines, favorisant la mobilité interne, le décloisonnement des services, la mobilisation autour d’un projet collectif. De plus, un service de formation doit favoriser l’épanouissement et le développement de chaque personne dans l’organisation. Il importe que chacun trouve sa place dans le projet, ce qui suppose une recherche d’un « mieux-être » individuel, un maintien de la forme et de la flexibilité mentales des personnes. En outre, le service de formation est source d’innovation et de créativité pour l’organisation. Enfin, la formation est une fenêtre ou une porte ouverte sur l’extérieur, qu’il s’agisse de véhiculer l’image de marque du projet de l’organisation vers l’extérieur, ou qu’il s’agisse d’être un des relais d’information de l’environnement vers l’organisation. LES OBJECTIFS DE L’ACTION DE FORMATION C’est dans cet esprit que les auteurs de cette communication ont dévePr ésentation et évaluation d’une méthodologie de formation ― intervention visant à la réorganisation des services au sein d’administrations publiques Michel BONAMI et Jean-Jacques LEGRAND Nouvelles théories et méthodologie 55 loppé au départ une action de formation du service de formation des administrations de l’Etat Belge1 . Cette action de formation intitulée « Comment réorganiser ses services administratifs » vise à rendre les participants (issus de l’encadrement administratif) capables de proposer et d’introduire de nouvelles formes d’organisation du travail au sein de leurs propres services. Cela se traduit dans les objectifs suivants : – introduire la notion de système ouvert évolutif dans un univers bureaucratique qui continue de fonctionner suivant une logique de système fermé ; – introduire un mode de pensée stratégique de nature à susciter les capacités d’initiative aux différents niveaux, y compris celui de l’encadrement : – introduire un souci de recomposition et de revalorisation des tâches et des emplois par l’introduction de nouvelles formes d’organisation du travail (enrichissement des tâches, cellules polyvalentes, groupes semi-autonomes, organisation par projet, etc.) : — introduire et favoriser des pratiques de recherche-action participative au sein des bureaux, des services et des ateliers. NOS RÉFÉRENTS THÉORIQUES On l’aura compris, nous nous référons, sur le plan de l’analyse et du changement organisationnels au double courant socio-technique et stratégique. Issue du Tavistock Institute, popularisée par les expériences scandinaves et représentée en France par Michel Liu et Oscar Ortsman2 l’approche socio-technique de l’organisation signifie pour eux comme pour nous : 1) une vision conceptuelle et méthodologique de l’organisation qui s’appuie sur la notion de système ouvert évolutif, se régulant en interaction avec ses environnements et qui, en particulier, considère les sous-systèmes technique et social en étroite interdépendance, non liés par un déterminisme strict ; 2) une démarche de conception...

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