Observer les oiseaux au Québec, 2e édition

Chapitre 3. Les oiseaux autour de chez soi

Un intérêt plus poussé pour l’étude des oiseaux naît souvent de l’agrément que procure la présence des oiseaux qu’on a réussi à attirer près de son domicile. Les moyens pour y parvenir sont les mêmes partout, mais les résultats varient beaucoup selon l’environnement du lieu habité. À moins de vivre dans un centre-ville bétonné de toutes parts, on peut espérer attirer une variété intéressante d’oiseaux qui augmentera à mesure qu’on passe de la banlieue-dortoir au village de campagne ou au chalet retiré. NICHOIRS Qui ne connaît pas la pratique qui consiste à installer autour de chez soi des nichoirs pour les oiseaux ? Il s’agit là d’un bon moyen pour se familiariser avec l’histoire naturelle de leurs occupants ; on pourra remarquer avec quelle régularité ils reviennent à leur domicile année après année et quelles sont leurs activités tout au long du cycle de reproduction. 27 3. LES OISEAUX AUTOUR DE CHEZ SOI OBSERVER LES OISEAUX AU QUÉBEC 28 LES OISEAUX AUTOUR DE CHEZ SOI Les Moineaux domestiques ou les Étourneaux sansonnets s’empresseront de s’accaparer les nichoirs, mais il est possible, en prenant certaines précautions, de favoriser des espèces insectivores moins envahissantes. Ainsi un trou d’entrée aux dimensions prescrites pour plusieurs espèces empêche l’étourneau d’avoir accès au nichoir. Plusieurs aspects sont à considérer lors de l’installation de nichoirs ; ils doivent être hors de portée des prédateurs et conçus selon les normes requises pour les espèces auxquelles ils sont destinés ; une hauteur de 2 à 3 mètres convient à la plupart des espèces. Il existe au Québec une vingtaine d’espèces susceptibles d’habiter des nichoirs. La présence ou l’absence de l’une ou l’autre de ces espèces est surtout fonction de la situation géographique , ainsi que de la végétation environnante. Les espèces les plus usuelles, en plus des moineaux et étourneaux, sont les Hirondelles bicolores et noires, le Troglodyte familier, les sittelles, les pics et les mésanges. On peut même, en prenant soin de choisir un environnement favorable, attirer le merlebleu ou le Canard branchu.« branchu »). * Le lecteur intéressé aura grand intérêt à consulter Nichoirs d’oiseaux par R. CAYOUETTE et J.L. GRONDIN (Société zoologique de Québec, 1978) ; ce livre fournit tous les renseignements utiles sur le sujet. BAINS D’OISEAUX Il est bon de rappeler ce moyen facile d’attirer, pour une brève visite, les oiseaux du voisinage. Le bain (abreuvoir) est souvent utilisé comme élément décoratif, mais tout contenant où les oiseaux peuvent prendre pied fera aussi bien l’affaire. 29 Chez les rapaces, le plumage des poussins est un duvet blanc. Ici, une nichée de Petites Buses. 30 OBSERVER LES OISEAUX AU QUÉBEC LES OISEAUX AUTOUR DE CHEZ SOI POSTES D’ALIMENTATION Une autre façon d’étudier de plus près une facette de la vie des visiteurs ailés consiste à leur fournir une source de nourriture qui leur permettra de traverser la saison froide sans trop de difficultés. Une source de nourriture régulière et variée, disposée dès septembre, peut inciter plusieurs oiseaux à passer l’hiver autour du poste d’alimentation qu’on leur aura ainsi fourni. Il ne faut pas s’attendre à retenir chez soi les vrais migrateurs, mais plutôt des oiseaux susceptibles d’hiverner dans la région, et qui se cherchent dès l’automne un territoire d’hivernage. L’entretien d’un poste d’alimentation demande plus que celui d’un nichoir, mais quand on connaît la longueur et la désolation de l’hiver québécois, on trouve toujours un intérêt dans la foule multicolore et animée que constitue la clientèle d’une mangeoire. Tous les trucs et expériences connexes à l’art d’alimenter les oiseaux pourraient faire l’objet d’un ouvrage en soi ; nous nous limiterons ici aux notions les plus élémentaires. Il convient d’énumérer, pour mémoire, les oiseaux les plus souvent notés aux mangeoires : ce sont, en plus du moineau et de...