In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

CHAPITRE 2 L’ensemble des indicateurs de performance économique que nous avons utilisés le confirme : depuis 1982, la télévision conventionnelle est en perte de vitesse alors que la câblodistribution connaît une ascension fulgurante. C’est ce que démontrent l’analyse de l’activité économique globale des entreprises concernées, l’évolution de leur rentabilité et l’évaluation de leur capacité de payer et du risque financier qu’elles présentent. L’activité économique globale Dans cette section, nous passerons en revue l’évolution des revenus et des dépenses, de l’avoir et de l’actif et l’évolution de l’investissement des entreprises de radiodiffusion et de câblodistribution de la région montréalaise. Les difficultés de la télévision conventionnelle et l’explosion de la câblodistribution 20 Chapitre 2 L’évolution des revenus et des dépenses Les graphiques 1a et 1b montrent, sur la base d’un indice de 100, pour 1982, l’évolution comparée des revenus des entreprises de télédiffusion et de câblodistributlon1 . 1. Bien que devenue filiale à part entière de Vidéotron en 1986, Télé-Métropole continue de produire ses propres états financiers, ce qui rend possible les comparaisons avec les autres entreprises de télédiffusion. Les données consolidées de Vidéotron Incluent, bien sûr, celles de Télé-Métropole depuis 1986 ; sa principale activité demeurant cependant la câblodistribution (avec ses activités connexes, elle lui fournit les deux tiers de ses revenus), nous la considérons comme un câblodistributeur. De la même façon, nous considérons également CFCF comme un câblodistributeur, puisque depuis 1987, cette activité compte pour plus de 50 % de l’ensemble de ses revenus. [3.17.162.247] Project MUSE (2024-04-25 08:08 GMT) GRAPHIQUE 1B Évolution des revenus des câblodistributeurs (indice de base 1982 = 100) Malgré une croissance plus faible de ses revenus depuis 1985 (résultant des compressions budgétaires du gouvernement), Radio-Canada s’est constamment tenue au-dessus de l’évolution moyenne des entreprises de télévision privées au Canada jusqu’en 1987, année où elle se laisse rattraper et même dépasser. De façon peut-être un peu surprenante, Radio-Québec a, quant à elle, parfaitement suivi l’évolution moyenne jusqu’en 1986, malgré les compressions budgétaires de 1985. Mais l’année 1987 marque également, dans ce cas, un début de renversement de tendance. Depuis deux à trois ans, les revenus des stations publiques ne progressent plus aussi rapidement que ceux de la moyenne des stations privées canadiennes. On doit en conclure que l’augmentation des revenus autonomes de Radio-Canada et de RadioQu ébec ne compense qu’en partie la réduction des subventions gouvernementales. La croissance de Télé-Métropole, constamment sous la moyenne nationale depuis 1982, a été la plus faible de l’ensemble des stations francophones montréalaises. Il faut attendre 1989 pour y constater un accroissement significatif. La croissance de la câblodistribution, pour la moyenne de l’industrie, a été beaucoup plus forte que celle de la télévision conventionnelle : Les difficultés de la télévision conventionnelle 21 22 Chapitre 2 109 % contre 59 %2 . Si l’évolution des revenus de Vidéotron est comparable à la moyenne jusqu’en 1985, sa croissance est par la suite littéralement explosive. On peut l’expliquer en partie par un rattrapage dans la couverture du territoire au Québec (en regard de la situation dans le reste du Canada), mais surtout par l’acquisition de plusieurs entreprises, dont Télé-Métropole en 1986. Quant à CFCF, sa croissance, bien qu’inférieure à celle de Vidéotron, est également supérieure à la moyenne. Elle s’avère aussi beaucoup plus régulière au cours des années, avec une augmentation de 159 % en sept ans, contre un phénoménal 618 % pour Vidéotron. La courbe des dépenses suit une évolution différente pour la télévision publique et la télévision privée (voir le graphique 2a). Les entreprises publiques ont fait de substantiels efforts de compression de leurs dépenses qui se sont concrétisés en baisses absolues, en 1986 pour Radio-Canada et en 1987 pour Radio-Québec, suivies les années subséquentes de modestes hausses, inférieures à la moyenne nationale et...

Share