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PÉRIODE DE QUESTIONS Les diffuseurs sont-ils craintifs? Manquent-ils d’originalité? THÉRÈSE DAVID: Le télédiffuseur privé est craintif, car il doit d’abord et avant tout faire ses frais. Il s’agit d’une question de survie. A-t-on des données sur l’influence des canaux qui nous viennent des États-Unis? VINCENT LEDUC : L’écoute des francophones du Québec des postes américains n’est pas significative. Les télévisions généralistes sont en crise, c’est vrai, mais les trois réseaux québécois accaparent tout de même cinquante pour cent des parts de marché de l’auditoire francophone. Les producteurs ne sont-ils pas eux-mêmes un peu craintifs par rapport aux télédiffuseurs? VINCENT LEDUC : Nous ne sommes pas craintifs, mais nous essayons d’agir intelligemment et d’obtenir un équilibre dans ce que nous faisons. Le système est conçu pour les radiodiffuseurs. C’est vrai pour le crédit d’impôt, pour le Fonds canadien de télévision et pour Téléfilm. Dans ces conditions, il faut toujours convaincre le diffuseur de la pertinence de notre projet. 124 Les médias québécois sous influence? La télévision généraliste serait-elle assise sur ses lauriers? Aurait-elle attendu trop longtemps pour lancer le débat? THÉRÈSE DAVID : Je pense que la refonte de la télévision généraliste aurait dû être faite il y a quelques années. Il faut repenser la télévision généraliste de façon prudente, intelligente. Il faut le faire maintenant et il faut agir plus rapidement. FLORIAN SAUVAGEAU : Personne n’a dit un mot de la dimension politique. On a parlé des aspects économiques, des aspects culturels, mais la dimension politique est très importante. Le CRTC est à revoir ou à considérer l’avenir du Fonds canadien de télévision. Il y a des décisions politiques qui vont être prises. Il faut rappeler la structure type de financement d’une émission dramatique . Le télédiffuseur paie approximativement vingt pour cent en droits de licence. Donc, si TVA finance une émission dramatique qui coûte 500 000$ l’heure, TVA doit payer 100 000$. C’est ça le problème structurel. Faire de la production ici, même avec le financement du Fonds canadien et les crédits d’impôt, ça coûte au radiodiffuseur 100 000$. Lorsqu’il achète La fièvre du mardi soir aux États-Unis, ça lui coûte 15 000$ ou 25 000$. Bref, le financement d’une émission vient presque uniquement de fonds décidés par les pouvoirs publics. La dimension politique est donc très importante et il y a lieu de s’en préoccuper. Comment présente-t-on un projet à un producteur? LUC WISEMAN : Chez Avanti, nous avons un comité de sages qui lit les projets. On en reçoit des centaines par année. Chaque maison de production a ses niches, ses spécificités. Si le projet est retenu, nous allons choisir un diffuseur qui est potentiellement le meilleur pour ce type de projet. Chaque projet n’est pas nécessairement concocté pour un diffuseur en particulier, mais on peut quand même faire une différence entre ce que TVA, TQS, Radio-Canada et Télé-Québec mettent à l’antenne. Donc, en fonction des particularités des radiodiffuseurs, on va présenter le projet et aller au premier diffuseur. Si ça ne fonctionne pas, on va au deuxième, et ainsi de suite. Lorsqu’on abandonne, c’est qu’on a fait le tour. VINCENT LEDUC : Il n’y a pas que des projets de dramatiques. Même les grandes télévisions américaines ou anglaises, qui ont un financement presque infini, n’ont pas les moyens de se payer uniquement des dramatiques . Une télévision, qu’elle soit généraliste ou spécialisée, a différentes sortes d’émissions et elles passent toutes par la même procédure. [3.142.174.55] Project MUSE (2024-04-19 22:03 GMT) Période de questions 125 LUC WISEMAN : Chez Avanti, en dramatique, nous prenons une option et nous payons un certain montant pour l’acquérir. Si une scénarisation est nécessaire, nous faisons un contrat selon les normes des associations professionnelles. Faut...

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