Saguenay-Lac-Saint-Jean face à son avenir

Postface

© 2007 – Presses de l’Université du Québec Postface La capacité d’innovation est un facteur déterminant pour l’avenir de notre région ; l’action et la réflexion sur le développement régional n’échappent pas à cette exigence. Marc-Urbain Proulx en fait une démonstration convaincante dans sa Vision régionale 2025. Après une analyse approfondie de l’histoire du développement de la région et des principaux problèmes et enjeux, il nous présente un cadre de réflexion stimulant à l’aide de scénarios d’avenir à caractère scientifique et un plan d’action mobilisateur avec son projet de collectivité territoriale à l’horizon 2025. La crise actuelle appelle des réflexions et des actions nouvelles. La contribution de Marc-Urbain Proulx touche l’ensemble des acteurs régionaux. Plusieurs acteurs régionaux possèdent une part d’expertise très importante dans divers champs d’activité. Ils jouent un rôle important dans le développement de la région. Force, cependant, est de constater que l’addition de leurs efforts individuels ne permet pas à la région d’éviter de s’engager sur la pente du déclin. L’invitation qui leur est faite de remettre en question certaines de leurs certitudes et de repenser leur action dans le cadre d’une nouvelle vision et d’une collaboration élargie ne peut être que salutaire. L’appel au changement pour le développement régional n’est pas nouveau. Le document de réflexion que j’ai rédigé pour le premier Sommet régional de 1984 portait d’ailleurs le titre « Une région à la recherche d’alternatives ». Il indiquait que les grandes entreprises ne seraient plus créatrices d’emplois et qu’il fallait trouver de nouvelles voies. Depuis ce premier Sommet économique, de nombreuses activités de réflexion et projets ont été réalisés. Sans ces interventions, la région serait d’ailleurs dans une situation beaucoup plus difficile. 260 Le Saguenay–Lac-Saint-Jean face à son avenir© 2007 – Presses de l’Université du Québec L’analyse des activités de concertation entre 1984 et 2005 permet de faire ressortir les principaux acquis suivants : une meilleure compréhension de nos problèmes de développement ; des rapports de collaboration plus harmonieux entre les acteurs sociaux ; une implication plus forte de la société civile ; une vision régionale du développement qui se consolide ; la régionalisation de l’action gouvernementale sur des bases opérationnelles ; des capacités de changement qui se mettent en œuvre ; des PME innovatrices qui exportent partout dans le monde ; une progression dans les services de financement aux entreprises ; une progression dans le secteur des services, les loisirs, la culture, le tourisme ; une progression de l’expertise dans la promotion du développement durable et dans la lutte contre le décrochage scolaire ; une progression de la volonté des acteurs régionaux de prendre des initiatives et d’avoir un pouvoir accru. Cette analyse nous indique également ceci : la région demeure fortement dépendante des pouvoirs extérieurs ; les changements se produisent à un rythme trop lent ; des initiatives multiples ont une portée stratégique limitée ; la société du savoir nous lance de nouveaux défis. Nous avons pensé, nous avons agi et nous devons poursuivre ces efforts. Dans un monde en changements rapides, nous ne devons pas hésiter à remettre en question nos façons de faire et à recourir à de nouveaux moyens. Marc-Urbain Proulx connaît bien la littérature et la théorie sur le développement régional ; il en a fait la démonstration dans la publication d’ouvrages scientifiques reconnus. Les contacts fréquents avec les acteurs régionaux dans le cadre de Vision Saguenay 2025 ont permis en outre d’enrichir sa compréhension de la réalité régionale et de formuler des propositions d’action crédibles, urgentes et nécessaires. Concevoir l’occupation du territoire, bâtir une communauté apprenante, animer un Forum territorial permanent, voilà trois dimensions de sa proposition de collectivité territoriale 2025 qui méritent d’être au cœur d’un large débat public. Pour contrer la morosité et éviter la dispersion, la région est invitée à se donner une vision d’avenir crédible et partagée. Gilles Bergeron Professeur et directeur Département des sciences économiques et administratives Université du Québec à Chicoutimi ...