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© 2007 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Valeurs et sentiments des 2 à 5 ans, Michael Schleifer, ISBN 978-2-7605-1448-5 • G1448N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E 6 Nous souhaitons que nos enfants aient une attitude bienveillante envers les autres, c’est-à-dire qu’ils fassent preuve de générosité en prêtant leurs choses ou leurs jouets, mais aussi en jouant et en coopérant avec les autres. En tant que parents, nous voulons, bien sûr, donner le bon exemple. Cependant, outre les comportements, nous devons inculquer à nos enfants les sentiments correspondants . Le partage doit être fait de la bonne façon, avec sincérité1. La coopération peut être une bonne chose, mais présenter des inconvénients. Avant de parler du partage, de la générosité et de la coopération comme tels, nous allons faire quelques remarques sur les sentiments. Ces dernières années, les psychologues et les éducateurs ont introduit une nouvelle notion, soit l’«éthique de la sollicitude2 ». Les concepteurs de programmes d’enseignement moral, insatisfaits de l’accent mis sur le raisonnement et les problèmes moraux, conseillent aux enseignants d’aborder cette matière sous l’angle de l’éthique relationnelle3. L’enseignement est axé sur l’attention portée aux autres et sur les situations impliquant des relations entre les êtres La sollicitude 158 Valeurs et sentiments des 2 à 5 ans© 2007 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Valeurs et sentiments des 2 à 5 ans, Michael Schleifer, ISBN 978-2-7605-1448-5 • G1448N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés humains. Au lieu de tenter de faire abstraction de la dimension affective et de n’agir que par devoir, la personne se centre délibérément sur les obligations basées sur l’affection et la sollicitude. Au début, cela était considéré comme un aspect du mouvement féministe, où le souci pour les autres était l’apanage des femmes et la justice, celui des hommes4. Nous pouvons affirmer catégoriquement que rien ne prouve que le souci des autres ou la justice soit l’apanage des femmes ou des hommes5. Si les parents et les éducateurs de la petite enfance décident de suivre les nouvelles tendances en enseignement moral, qui consistent à parler du souci des autres autant que de la justice, ils peuvent le faire aussi bien avec les garçons qu’avec les filles. Voici un exemple de l’une de ces situations qui peuvent faire l’objet de discussions en classe: Nicole et Jason ont été invités par leurs amis respectifs, Jeanne et Éric, pour souper le vendredi suivant, après l’école. Le lendemain, Pam et Danny invitent aussi leurs amis Nicole et Jason ce même vendredi pour assister à un spectacle de leur groupe rock favori: chacun d’eux a des billets pour deux sièges près de la scène. D’après vous, qu’est-ce que Nicole et Jason devraient faire? Pourquoi? C’est là un exemple représentatif d’un sujet que les éducateurs peuvent (et devraient) facilement adapter, pour en discuter avec des enfants beaucoup plus jeunes. Les enfants de 3 et 4 ans devraient commencer à réfléchir sur les problèmes que posent certaines situations et développer cette bienveillance envers les autres que nous préconisons. LA BIENVEILLANCE Les enfants sont, par nature, bienveillants et non pas cruels. Les chercheurs ont observé des comportements empreints de bienveillance, même chez des enfants très jeunes comme des bambins âgés de 6 mois qui cherchaient à aider d’autres bambins en détresse, parfois en attirant l’attention de leur propre mère pour qu’elle les console6. Cette «sympathie» précoce est susceptible d’engendrer une plus grande empathie et bienveillance envers les autres en général. La sympathie se manifeste par le «mimétisme sympathique» (motor mimicry7); Une recherche récente a démontré que le mimétisme sympathique est inscrit dans le cerveau des bébés; cette disposition inn...

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