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10© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de: Enjeux psychosociaux de la santé, J.J. Lévy, D. Maisonneuve, H. Bilodeau et C. Garnier (dir.), ISBN 2-7605-1233-9 C H A P I T R E FACTEURS ASSOCIÉS AU SUCCÈS THÉRAPEUTIQUE DES TRAITEMENTS DE LA VESTIBULITE VULVAIRE1 Sophie BERGERON Yitzchak M. BINIK Samir KHALIFÉ Kelly PAGIDAS Howard I. GLAZER Mélanie JODOIN Les douleurs chroniques ou récurrentes associées au système reproducteur féminin constituent un problème de santé des femmes qui demeure grandement négligé (Walling et Reiter, 1995). Puisque ces douleurs sont généralement peu comprises et souvent mal diagnostiquées, voire ignorées, elles comportent un coût personnel élevé pour les patientes qui en souffrent ainsi qu’un coût financier substantiel pour la société. Les données épidémiologiques les plus récentes 1. La rédaction de ce texte a été rendue possible grâce à une subvention du Fonds de la recherche en santé du Québec octroyée à la première auteure, ainsi qu’à une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada octroyée au deuxième auteur. 136 Enjeux psychosociaux de la santé© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de: Enjeux psychosociaux de la santé, J.J. Lévy, D. Maisonneuve, H. Bilodeau et C. Garnier (dir.), ISBN 2-7605-1233-9 portent à croire que jusqu’à 15 % des femmes de moins de 30 ans se plaignent de douleurs récurrentes pendant les relations sexuelles (Laumann, Paik et Rosen, 1999). On soupçonne que le syndrome de la vestibulite vulvaire est la cause la plus fréquente de dyspareunie, ou douleur pendant les relations sexuelles, chez les femmes préménopausées (Friedrich, 1987 ; Goetsch, 1991). Non seulement la dyspareunie entraîne-t-elle des répercussions importantes sur les plans reproducteur et sexuel, mais ce problème de douleur gynécologique peut devenir une source de détresse psychologique et conjugale (Bergeron et al., 1997b). Malgré le fait que la vestibulite a été décrite dans des ouvrages de gynécologie il y a plus de cent ans (Skene, 1889), et malgré un taux de prévalence élevé, il y a un manque flagrant d’études contrôlées visant à élucider les aspects descriptifs, étiologiques et thérapeutiques de ce syndrome. À la suite des demandes pressantes des femmes dont la vestibulite vulvaire nuisait grandement à leur qualité de vie, des interventions ont été mises en œuvre sans l’appui d’études empiriques contrôlées. Ces développements cliniques ont donné lieu à une multitude d’approches thérapeutiques, tant médicale, chirurgicale, que comportementale, la majorité n’ayant pas démontré leur efficacité (Turner, 1997). Qui plus est, aucun facteur associé au succès thérapeutique n’a été relevé jusqu’à maintenant, ce qui complexifie davantage le traitement de la vestibulite. L’identification de prédicteurs de l’impact de différents traitements permettrait d’améliorer la planification des interventions et d’informer les professionnels de la santé quant aux recommandations optimales à faire à leurs patientes. Les interventions médicales figurent parmi les plus fréquentes et commencent généralement par des méthodes telles que l’application localisée de crèmes corticostéroïdes ou antifongiques. Quoique plusieurs femmes se fassent prescrire ce genre de crèmes ou se les procurent sans prescription (crèmes antifongiques en vente libre), il n’existe aucune étude publiée documentant les effets positifs de ces médicaments. De plus, une étude portant sur l’utilisation de crèmes sans prescription chez les femmes ayant des symptômes vaginaux chroniques , dont la vestibulite, démontre que ces pratiques ne font qu’augmenter les coûts des soins de santé alors que les patientes en bénéficient peu (Nyirjesy et al., 1997). Lorsque ces méthodes ne donnent pas les résultats escomptés, on suggère la prescription de médicaments systémiques tels que les corticostéroïdes et les antifongiques oraux. Une seule étude contrôlée a examiné les effets des antifongiques systémiques, sans résultat positif (Bornstein et al., 2000). Devant le...

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