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© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Comprendre la famille – Actes du 6e symposium québécois de recherche sur la famille, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1185-5 Petite enfance et parentalité Une évolution contradictoire des savoirs Une évolution contradictoire des savoirs Une évolution contradictoire des savoirs Une évolution contradictoire des savoirs Une évolution contradictoire des savoirs* Gérard NEYRAND Centre interdisciplinaire méditerrranéen d’études et de recherches en sciences sociales INTRODUCTION Au cours de ce dernier demi-siècle, l’évolution des savoirs sur l’enfance et la parentalité met en relation diverses formes de contenu, de légitimité et de diffusion. Marqués tour à tour par divers courants disciplinaires (psychanalyse, psychologie, histoire, sociologie), par des thématiques variées sinon en conflit (carence maternelle, repositionnement des lieux d’accueil, perspectives féministes, modèles familiaux en contradiction , renouveau de la question du père, etc.), ces savoirs sont en pleine mutation, quand leur reformulation médiatique ne mène pas à d’importantes dérives. S’impose alors l’hypothèse d’une recomposition actuelle des savoirs et des représentations de l’enfant et de la parentalité. Cette recomposition met en jeu le droit de l’enfant et s’articule à une image plurielle de l’enfant, vulnérable et tout-puissant à la fois. Elle renvoie à la diversification des modèles de socialisation et des positions parentales, alors qu’une nouvelle place paternelle cherche à se stabiliser. Cette recherche a été effectuée pour la Caisse nationale des allocations familiales de France en réponse à son appel d’offres « Petite enfance » de 1996. Le rapport, rendu en 1999 sous le titre Évolution des savoirs sur la petite enfance et parentalité. Une approche sociologique de la * Ce texte reprend un certain nombre d’analyses développées dans L’enfant, la mère et la question du père (Paris, Presses universitaires de France, 2000). Il s’inspire en outre d’un article à paraître dans la revue Devenir, 14(1), 2002 : « L’évolution du regard sur le lien parental. Approche sociohistorique de la petite enfance ». 8 8 8 8 8 Gérard NEYRAND© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Comprendre la famille – Actes du 6e symposium québécois de recherche sur la famille, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1185-5 constitution de l’enfant en sujet, a été publié aux Presses universitaires de Franceen2000.L’intitulédel’ouvrageL’enfant,lamèreetlaquestiondupère met en évidence la dissymétrie des positions parentales à l’égard de l’enfant, à partir de l’analyse de l’évolution des discours savants sur la question. Si, comme le dit Pierre Bourdieu (1993), « les rapports familiaux tendent à fonctionner comme principe de construction et d’évaluation de toute relation sociale », on conçoit que leur organisation soit si difficilement remise en cause par les acteurs familiaux et par les constructions théoriques destinées à en rendre compte. C’est le cas notamment de la théorie clinique, qu’elle soit d’inspiration psychiatrique ou psychanalytique, qui prend appui et se développe sur l’analyse des pathologies induites par un certain ordre familial, historiquement déterminé. Si elle n’y prend garde, elle ne manque pas alors de tenir un discours familialiste, dont la fonction seconde est de légitimer le système familial à partir duquel il s’est érigé. La diffusion massive de ce discours, ou plutôt de sa version mass-médiatisée, contribue à la validation d’une certaine organisation de la famille où à la secondarisation du travail de la mère correspond celle du père dans la vie quotidienne de l’enfant. L’étude de l’évolution des conceptions de la petite enfance suppose donc d’analyser la place qu’y tient chacun des parents et des autres personnes intervenant dans la socialisation. Elle traite d’un processus complexe qui voit se confronter les discours scientifiques à l’évolution sociale puis se diffuser, de façon incontrôlée, les savoirs par les médias. UNE MÉTHODE INTERACTIVE La méthode utilisée pour rendre compte de cette évolution articule une relecture critique des principaux écrits...

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