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Sexualité et maladie 499 Chapitre Sexualité et maladie1 Les maladies physiques aiguës ou chroniques sont souvent associées en comorbidité avec une diminution temporaire ou permanente du fonctionnement sexuel. En plus de la détresse psychologique associée à la présence de la maladie, une des principales sources de plaisir, la sexualité, peut être amoindrie. Toutes les phases de l’activité sexuelle allant du désir à l’orgasme peuvent être perturbées à la fois par la maladie et par les effets iatrogéniques des traitements de la maladie. Nous allons dans un premier temps relater très brièvement quelques exemples courants de problèmes de santé physiques associés à des problèmes de fonctionnement sexuel. Dans un deuxième temps, nous nous attarderons de façon plus détaillée à un problème de santé physique dont l’impact sur la sexualité a été largement documenté, c’est-à-dire le cancer. 1. L’auteur remercie Lyne Piché pour sa collaboration à la recherche bibliographique de ce chapitre. 21 500 Les dysfonctions sexuelles Exemples de problèmes de santé physique associés à l’apparition de problèmes sexuels Le diabète a été largement relié à des troubles sexuels, particulièrement chez l’homme. Dans une étude récente, El-Rufaie, Bener, Abuzeid et Ali (1997) rapportent la prévalence de dysfonctions sexuelles chez des hommes présentant un diabète de type II, des hommes souffrant d’hypertension et des sujets normaux. Les résultats indiquent que 89,2 % des hommes diabétiques souffrent de dysfonctions sexuelles, comparativement à 43,6 % des hommes souffrant d’hypertension et à 16,7 % des hommes ne souffrant pas de problèmes de santé physique. Les principaux indicateurs de troubles sexuels sont une diminution des érections matinales et spontanées, une diminution de la rigidité des érections et des troubles éjaculatoires. Cette étude indique aussi l’impact de l’hypertension sur le fonctionnement sexuel. Buvat et Lemaire (2001) mentionnent l’importance du diabète dans les problèmes sexuels féminins. Selon ces auteurs, les résultats de 6 études indiquent des problèmes dans la phase d’excitation sexuelle chez les femmes diabétiques. L’augmentation de la prévalence de la baisse du désir est aussi observée dans 5 études sur 8, les résultats indiquant un effet significatif dans trois études. Il n’y a pas d’augmentation de la dyspareunie. Les auteurs se demandent cependant si l’augmentation de la dépression chez les femmes diabétiques n’a pas également un effet sur la baisse du désir. Stikik et Benevento (1997) rapportent des données sur la sexualit é chez des gens présentant des troubles cardiaques ou pulmonaires. La fonction sexuelle peut être affectée tant chez les gens souffrant de problèmes cardiaques que chez ceux souffrant de troubles pulmonaires . Cependant, l’anxiété peut jouer un rôle dans l’apparition des dysfonctions sexuelles. Par exemple, plusieurs patients cardiaques ont peur de mourir au cours des activités sexuelles. Le traitement doit tenir compte de l’influence possible de l’anxiété et des facteurs psychologiques. Korpelainen, Nieminen et Myllyla (1999) indiquent qu’une étude effectuée chez 192 sujets ayant souffert d’un infarctus du myocarde montre des problèmes d’érection et orgasmique, une diminution de la libido, de la fréquence des activités sexuelles coïtales, de la lubrification vaginale tout autant qu’une diminution de la satisfaction sexuelle. Cette détérioration du fonctionnement sexuel serait prioritairement attribuable à un changement d’attitude par rapport à la sexualité, la peur de l’impuissance, la difficulté de parler de sexua- [13.58.252.8] Project MUSE (2024-04-24 02:40 GMT) Sexualité et maladie 501 lité et des problèmes fonctionnels divers. Pour ces auteurs, les facteurs psychologiques et sociaux sont les plus importants. Dans une étude sur 77 femmes souffrant d’hypertension, dont l’âge fluctue entre 34 et 75 ans et ayant un partenaire sexuel dans 81,3 % des cas, Burchardt, Burchardt, Anastasiadis, Kiss, Baer, Pawar, De la Taille, Shabsigh et Shabsigh (2002) trouvent que 42,6 % souffrent d’une dysfonction sexuelle non traitée dans la plupart des cas de longue durée, 36,6 % rapportent moins d’activités sexuelles que souhait é et, dans certains cas, une basse fréquence d’activités sexuelles. Malgré le fait que la plupart des femmes soulignent l’importance des activités sexuelles et malgré la disponibilité dans la plupart des cas d...

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