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Problématique et évaluation de l’éjaculation précoce… 57 Chapitre Problématique et évaluation de l’éjaculation précoce et de l’éjaculation retardée1 Dans les prochains chapitres nous parlerons des dysfonctions sexuelles masculines. Masters et Johnson (1970) distinguent quatre types de dysfonctions sexuelles masculines : la dyspareunie, l’éjaculation précoce, l’absence d’éjaculation et « l’impuissance », qui peut être primaire ou secondaire. Kaplan (1974) utilise à peu près la même terminologie, mais sans tenir compte de la dyspareunie masculine. En outre, elle parle d’éjaculation retardée, ce qui englobe probablement un plus grand nombre de sujets que la classification « absence d’éjaculation » tout en se rapportant fondamentalement au même 5 1. L’auteur désire remercier MM. François de Carufel et Pierre Fortier pour leur aide dans la recherche bibliographique de ce chapitre. 58 Les dysfonctions sexuelles phénomène, c’est-à-dire à la difficulté d’éjaculer pour des sujets ne présentant pas par ailleurs de trouble érectile. Enfin, elle utilise plutôt l’expression dysfonction érectile, moins péjorative que le terme« impuissance ». Nous présenterons au fil des prochains chapitres des problèmes d’éjaculation précoce et retardée et de dysfonction érectile. Mentionnons très brièvement aussi la dyspareunie masculine, la quantité de publications sur le sujet étant relativement limitée comparativement à la dyspareunie féminine. Masters et Johnson (1970) décrivent des symptômes de coït douloureux chez les hommes. Ces douleurs peuvent se situer au niveau des organes génitaux externes (pénis et scrotum) ou dans la région des organes génitaux internes (urètre, prostate et vessie). Masters et Johnson (1970) attribuent essentiellement des causes physiques à ce type de problème : infections, conséquence de la non-circoncision, étroitesse anormale de l’anneau du prépuce, hypersensibilité naturelle du gland, inflammation de la terminaison de l’urètre, dégénérescence fibreuse des corps caverneux, blennoragie mal soignée, etc. Cependant, la plupart des cliniciens reçoivent des hommes pouvant présenter ce type de problème sans que des causes physiques claires soient identifiées. Le DSM-IV décrit la dyspareunie masculine d’origine psychogénique. Les principales caractéristiques de ce problème sont une douleur génitale persistante et récurrente qui accompagne la relation sexuelle. Ce trouble cause une détresse marquée et des difficultés interpersonnelles. Le problème n’est pas exclusivement attribuable à une autre difficulté de l’Axe I et il n’est pas la résultante directe des effets physiologiques d’une substance (abus d’une drogue ou d’un médicament ou maladie). Mentionnons aussi que le DSM-IV spécifie que la dyspareunie peut accompagner une autre dysfonction sexuelle et qu’il laisse manifestement place à une étiologie mixte entre les causes physiques et psychologiques . Comme pour les autres dysfonctions sexuelles, on précise que ce problème peut avoir duré toute la vie ou être apparu plus récemment, être généralisé ou situationnel, être attribuable à une combinaison de facteurs psychologiques ou organiques ou uniquement à des facteurs psychologiques. Le taux de troubles sexuels chez les hommes en relation serait passablement élevé. Ce taux varie en fonction de l’âge, et la nature des problèmes peut également différer selon les périodes de la vie. Par exemple, l’éjaculation précoce semble typique chez des hommes plus jeunes, alors que les troubles d’érection apparaissent davantage chez les hommes après 45 ou 50 ans. Certaines études (Frank, Anderson et [3.143.244.83] Project MUSE (2024-04-24 21:08 GMT) Problématique et évaluation de l’éjaculation précoce… 59 Rubinstein, 1978) mentionnent que le taux de dysfonction sexuelle chez les hommes en relation peut aller jusqu’à environ 40 %. Le problème des dysfonctions sexuelles masculines est compliqu é par l’évidence acquise dans les années 1980 que plusieurs facteurs incluant des facteurs biologiques peuvent contribuer à l’apparition de certains troubles sexuels masculins, particulièrement les troubles érectiles. L’éjaculation précoce Au cours des dernières années, les publications sur cette dysfonction sexuelle ont été très nombreuses comparativement à celles portant sur les autres dysfonctions sexuelles (voir Trudel, De Carufel, Fortier et Landry, 1997, 1998). Malgré l’évidence du problème, il n’est pas facile de définir opérationnellement l’éjaculation précoce. Les études sur le sujet abondent de définitions divergentes. S’agit-il d’une éjaculation...

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