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Le choix d’un système d’information électronique. Une approche pédagogique en termes de coûts de transaction appliquée aux réseaux bibliographiques en ligne et en CD-ROM
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Le choix d’un système d’information électronique. Une approche pédagogique en termes de coûts de transaction appliquée aux réseaux bibliographiques en ligne et en CD-ROM Ahmed SILEM Directeur Laboratoire ERSICO Professeur Université Jean-Moulin, Lyon III INTRODUCTION Une fois admis, malgré le phénomène du paradoxe de la productivité apparu dans les années 1980 et début 19901, que l’information et ses technologies d’accès et de traitement nourrissent la capacité concurrentielle des organisations2 dans différents domaines (recherche de fournisseurs , de clients, analyse de la concurrence, recherche en vue de 1. À partir de la fin des années 70, les innovations technologiques se sont multipliées dans la plupart des pays industrialisés, sans que les gains de productivité atteignent les taux enregistrés au cours de la période 1950-1973. Les nouvelles technologies se suivent à un rythme encore jamais vu et déclassent les équipements et les savoirs à peine acquis et utilisés. 2. M. Chokron et R. Reix, « Planification des systèmes d’information et stratégie de l’entreprise », Revue Française de gestion, janvier-février, 1987. C. Wiseman, L’informatique stratégique nouvel atout de la compétitivité, Paris, Éd. d’Organisations, 1987. Thierry Ribault, Économie de l’in formation : approche patrimoniale, collection NTD, édition À JOUR, 1993. Mais pour la dimension institutionnelle, Gérard Maarek fait remarquer que la conjecture relative au lien entre la structure et la taille des institutions de l’information et la compétitivité globale de l’économie exigerait un supplément d’investigation, dans « L’information économique aujourd’hui. Marché et institutions », Revue économique, vol. 43, n° 4, juillet 1992, p. 614. 182 Ahmed Silem l’innovation, connaissance des lois sociales et de la réglementation qui justifient les différents comportements de veille : sociale, financière, technologique, commerciale, etc.), l’analyse économique en vue d’un choix d’un système d’information électronique reste une tâche délicate pour au moins trois raisons. La première raison est l’extrême rapidité d’évolution des produits et des techniques qui rend tout discours sur le sujet immédiatement obsolète, d’autant plus que les systèmes modernes d’information particulièrement indispensables pour lancer un programme de recherche en général s’avèrent sans intérêt dès qu’ils sont l’objet même de la recherche. Pour être informé dans les délais sur les marchés des systèmes d’information, il faut recourir aux revues qui vantent ces systèmes mais ne s’y soumettent que dans la plus grande discrétion et surtout avec de longs délais, ce qui est déjà une limite pour tout système d’information et de documentation électronique (aussi bien en ligne que portable). La deuxième raison correspond à l’opinion selon laquelle les utilisateurs seraient toujours mieux placés pour apprécier un système qu’un chercheur qui raisonnerait dans l’abstraction. C’est, je crois, la raison principale pour laquelle, afin d’éviter soit les évaluations abstraites sans fondement empirique ou positif, soit la reproduction des argumentaires des producteurs et vendeurs de ces systèmes, que les analyses économiques se transforment souvent, pour ne pas dire qu’elles se limitent souvent, en enquêtes qui tentent de recueillir les points de vue de ceux qui mettent en œuvre ces outils. La troisième raison qui rend particulièrement délicate l’exploitation des enquêtes auprès des utilisateurs est, comme le signale à juste titre Thierry Ribault, l’absence d’une nomenclature officielle ou standard dans ce domaine de l’information électronique3 . Compte tenu de ces remarques, et malgré la variabilité des nomenclatures, l’analyse économique comparative des nouveaux réseaux de CD-ROM4 et des systèmes en ligne déjà traditionnels (le terminal d’ordinateur en mode ASCII, d’une part, et le vidéotex, d’autre part), à laquelle est consacrée cette présente note à vocation didactique, fera appel à ces enquêtes, tout en présentant l’état du marché qui est, faute de mieux, un excellent système d’appréciation de l’intérêt d’un produit pour les utilisateurs. Cependant, le recul étant insuffisant, il est nécessaire de dépasser les aspects contingents par le rappel des modèles fondamentaux en 3. Thierry Ribault, Économie de l’information : approche patrimoniale, collection NTD, édition A JOUR, 1993, p...