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Établissements et partenariats en France Danielle ZAY Université Paris VIII Le titre «Établissements et partenariats. Stratégies pour des projets communs» du colloque français, que nous avons organisé à l’Institut national de recherche pédagogique à Paris en janvier 1993 et dont les responsables du colloque de Rimouski m’ont demandé de rendre compte, oriente ma communication, non pas sur le partenariat, ni sur le partenariat éducationtravail , mais sur les partenariats, ce qui revient à situer l’objet de ce colloque, le partenariat éducation-travail, comparativement à d’autres domaines de partenariat, culturel, social, et non à le traiter en lui-même. En outre, dans le colloque français — et c’est ce qui explique aussi le pluriel du titre —, la question des partenariats est centrée sur l’établissement scolaire ou de formation, c’est-à-dire sur une double problématique : −La coexistence de types de partenariats introduisant des objets d’activités différents, avec les représentants d’institutions, de milieux ayant chacun leurs finalités propres, dans un même lieu d’apprentissage ou de formation, pose le problème de la cohérence entre les actions partenariales mises en place, notamment pour celui qui les vit et qui devrait en être la finalité, au service duquel elles ne devraient être que des moyens : l’apprenant. −Le lancement de projets partenariaux entre des acteurs sociaux issus d’institutions différentes appelle également, comme cela a été pointé dans plusieurs travaux de recherche, notamment sur les ZEP, les zones d’action prioritaire, dans des quartiers sensibles 1.4 62 Danielle ZAY (Glasman, 1991, 1992 ; Lorcerie, 1991, 1992), la nécessité d’un langage commun par lequel passe la communication entre acteurs sociaux, ce qui implique aussi l’élaboration d’un cadre de référence théorique commun, chacun ayant tendance à rester prisonnier du mode d’appréhension dominant de son institution d’appartenance. À l’origine, notre colloque a été préparé par un séminaire de chercheurs travaillant sur différents champs de partenariat et désireux de confronter leurs modes d’approche et leurs résultats. Le colloque a abouti, sinon à élaborer un cadre d’analyse transversal de référence, du moins à repérer un certain nombre de convergences sur des traits éclairant les phénomènes partenariaux. Nous retiendrons trois axes relatifs à leurs conditions d’émergence et de développement, aux enjeux, risques et dérives qu’ils présentent, aux typologies possibles pour les décrire, avant de conclure sur les modèles d’analyse utilisés dans le colloque. Conditions d’émergence et de développement du partenariat L’analyse d’évolutions parallèles dans les sociétés occidentales cerne un certain nombre de facteurs expliquant le développement du partenariat. Ainsi, aux États-Unis : une politique de réforme éducative créant le besoin d’associations au sein du système éducatif entre celui-ci et des instances sociales extérieures ; la transformation de la société de dépendance envers l’industrie à une dépendance envers l’information et les services, qui a engendré une prise de conscience quant à l’interdépendance interinstitutionnelle ; des raisons théoriques et pratiques pour des activités de collaboration entre des institutions se débattant avec des aspects apparentés de problèmes communs (Sirotnik, Goodlad, 1988). Parmi ces problèmes communs, surgissent, dans les différents pays, l’échec scolaire, les problèmes d’insertion sociale et professionnelle des jeunes, les villes. Toutefois, chaque pays a une histoire, une culture nationale qui pèsent sur les évolutions, même parallèles. Le devenir de la langue traduit souvent celui d’un fait de société. Partenariat est en France un terme récent. Il n’entre dans le dictionnaire qu’en 1987, contrairement à partenaire, dont l’origine remonte au XVIIIe siècle, de l’anglais partner, lui-même altération, sous l’influence de part, de parcener ou parçuner, de l’ancien français parçonier, propriétaire indivis, copartageant, de parcion, partage, butin, du latin partitio, partitionis (partage, séparation, division). Étymologiquement, sont donc présents dans le terme à la fois l’avec et le contre, l’association et la division (Merini, 1993). [3.145.166.7] Project MUSE (2024-04-24 03:22 GMT) Établissements et partenariats en France 63 Dans le séminaire préparatoire, puis au cours du colloque de l’INRP, la définition minimale du partenariat retenue a été celle d’une action commune n...

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