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L’action communautaire en CLSC Marcel Sénéchal Je suis heureux d’être avec vous aujourd’hui. Votre invitation m’a fait d’autant plus plaisir que j’ai été associé directement à la rédaction du document de réflexion sur l’action communautaire en CLSC.« Tout ce qui ne fait pas mourir rend plus fort », disait Nietzsche. Quand on regarde l’histoire des CLSC, il y a de quoi se réjouir. Vingt ans plus tard, le projet est intact avec sa gamme de services, ses approches et ses modes d’intervention. Ils ne sont pas nombreux les projets aussi novateurs qui ont survécu et ont passé le cap des vingt ans. Dans les CLSC, on n’a pas résisté au changement, on l’a fait. Pourtant, rien n’a été facile. Faut-il rappeler le poids politique de nos détracteurs, l’opposition des médecins et des hôpitaux ? On a exprimé maintes fois la volonté de faire disparaître les CLSC ou de les faire gérer par le secteur privé ou les centres hospitaliers. Nous avons vieilli certes. Nous sommes plus tolérants et respectueux, plus pratiques et moins théoriques, plus humains et moins radicaux, plus conciliants et moins confrontants, plus professionnels et moins militants, nous avons plus de solutions et moins de questions sans réponse, plus de joueurs de golf et moins de manifestants. On peut mal vieillir ou bien vieillir. Nous vieillissons bien. Le vieillissement, c’est aussi un processus d’approfondissement et de découverte de vraies valeurs. Nous avons de quoi être fiers de notre passé. Il faut bien le constater, au terme de ces vingt années le développement des CLSC et celui de l’action communautaire sont intimement liés. Il n’y a pas de CLSC sans les services médicaux, sans l’action communautaire, sans l’approche globale, communautaire et multidisciplinaire, sans une association du social et de la santé. Les CLSC et l’action communautaire sont là pour rester, pour occuper une plus grande place et se développer. Nous vivons une période excessivement importante. Mes fonctions m’ont permis d’être davantage au coeur de l’action politique et d’acquérir cette certitude que nous vivons un processus de réforme déterminant pour la prochaine décennie. Le travail de conceptualisation est avancé et les orientations sont connues : – une plus large place laissée aux citoyens ; − la reconnaissance du communautaire ; − une plus grande importance accordée au secteur privé ; − la reconnaissance de la nécessité d’intervenir sur les déterminants de la santé ; − un rôle accru pour les CLSC ; − une clarification des missions des divers établissements ; – des responsabilités accrues pour les régions. Mais nous savons bien qu’entre l’écrit et la réalité il y a un fossé possible. Nous sommes dans une phase d’actualisation qui exige une présence de tous les instants. Ce qui a été défini comme la première ligne du réseau public de santé et de services sociaux doit s’y retrouver : les services médicaux, les services sociaux, la prévention et la santé publique, l’action communautaire, la santé au travail et l’info-santé. Nous devrons en tant que CLSC livrer la marchandise et prouver ce que nous avançons. Nous devrons faire preuve de cohérence et de solidarité entre CLSC, mais aussi entre gestionnaires et intervenants ; entre le national, le régional et le local aussi bien qu’entre les CLSC et leur communauté. Le développement et le renforcement des services de première ligne ne peut pas être centré uniquement sur la pratique médicale et les médecins, ni sur les institutions du réseau, qu’elles soient privées ou communautaires. Nous devons en arriver à une distinction nette entre 22 Marcel SÉNÉCHAL [3.141.199.243] Project MUSE (2024-04-25 02:38 GMT) la première, la deuxième et la troisième ligne. Le maintien dans la communaut é doit reposer sur une association étroite entre la santé et le social. La FCLSCQ joue un rôle de chef de file en ce sens, que ce soit par sa déclaration sur la pauvreté, sa contribution à Solidarité rurale et aux autres débats publics sur le développement. Mais elle le fait spécifiquement aussi par la promotion d’un système basé sur le renforcement des services de première...

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