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3.1. L’organisation communautaire avec les assistés sociaux et sans-emploi, locataires, consommateurs... RÉJEAN MATHIEU CLÉMENT MERCIER 1. J.-P. DESLAURIERS, J.-F. DENAULT, P. CHAVANNES et M. HOUDE (1985). Les générations de groupes populaires de Sherbrooke (1970-1984), Sherbrooke, Université de Sherbrooke. P. R. BELANGER et B. LÉVESQUE (1987). «Le mouvement social au Québec : continuité et rupture (1960-1985)», Animation et culture en mouvement, Sainte-Foy, PUQ. 2. J. MEYNAUD (1962). Les groupes de pression, Paris, PUF. 3. A. MEISTER (1974). La participation dans les associations, Paris, Éditions Économie et humanisme/Éditions ouvrières. INTRODUCTION Le concept de groupes d’intérêts renvoie dans le présent texte aux groupes qui, apparentés au mouvement populaire, ont comme champ d’action les conditions de vie, incluant la recherche de la qualité de vie. Ceux-ci se définissent tout autant comme groupes de services que comme groupes de pression1 , s’inscrivant aussi bien dans une approche de défense de droits individuels et collectifs. C’est ainsi que nous voulons les distinguer des groupes de pression classiques (par exemple les chambres de commerce), parfois plus larges, mais pas nécessairement «populaires»2 et des associations volontaires parmi lesquelles on peut aussi bien compter des clubs d’utilisation des micro-ordinateurs que les clubs de loisirs paroissiaux3 . Par certains aspects, ils correspondent aux groupes identitaires, aux mouvements sociaux et aux communautés géographiques, dans la 352 Deuxième partie mesure où la démarche des groupes précités porte aussi sur les problèmes liés à leurs conditions économiques et au changement politique, ce qui est habituellement le cas. Cependant, le caractère distinctif des groupes d’intérêts provient de ce qu’ils se définissent et se structurent d’abord à partir des rapports problématiques que les individus entretiennent sur le plan conjoncturel ou structurel avec l’État, la grande entreprise et les principaux secteurs institutionnels (éducation, santé, services sociaux, justice, sécurité du revenu), à partir de l’un ou l’autre aspect spécifique du rôle de consommateur, travailleur, citoyen ou bénéficiaire de services. Par contre, ils se distinguent des groupes et organismes du monde syndical, en ce sens que malgré les similitudes et les liens étroits qui les relient à ces derniers, ils n’existent pas et n’interviennent pas en vertu et en regard des lois et des cadres du monde organisé des relations de travail. Ces premiers éléments de définition appellent des précisions et des nuances. Dans un premier temps, nous examinerons tour à tour les groupes d’intérêts sous l’angle des champs d’action à l’intérieur desquels ils opèrent, des problématiques qu’ils prennent en charge, des formes organisationnelles qu’ils revêtent ainsi que des activités qu’ils réalisent. Cela nous amènera à introduire différentes catégories nous permettant de mieux spécifier la nature de ce champ de l’organisation communautaire. Dans un deuxième temps, nous aborderons certaines questions à portée théorique et pratique que nous suggèrent le vécu récent et les perspectives d’avenir de ces groupes. VERS UNE TYPOLOGIE DES GROUPES D’INTÉRÊTS La typologie que nous proposons vise à illustrer la complexité et la diversité des «groupes d’intérêts à caractère populaire. Elle ne saurait prétendre d’une part à I’exhaustivité des catégories retenues et d’autre part à leur mutuelle exclusivité. Champs d’action Nous inspirant de la vaste classification de Meynaud4 sur les groupes de pression, nous retenons deux grands champs d’action non exclusifs 4. J. MEYNAUD (1962). Op. cit. [18.117.76.7] Project MUSE (2024-04-25 10:35 GMT) 5. Le concept de mouvement social réfère à des conduites d’individus et de groupes qui, en dehors des partis politiques, s’organisent et agissent en réclamant et en expérimentant des changements sociaux qui représentent une solution de remplacement par rapport au modèle dominant de conduites. Selon Alain TOURAINE (1978), les organisations syndicales, coopératives et socialistes ont été les principaux mouvements sociaux qui se sont constitués à travers l’émergence de la société industrielle ; le féminisme, le nationalisme et l’écologisme seraient les Assistés sociaux et sans-emploi, locataires, consommateurs... 353 l’un à l’autre, mais dont le caractère particulier agit comme élément déterminant de la constitution...

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