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Avant-Propos: L’adoption d’une politique familiale au Québec. Priorité aux centres de la petite enfance
- Presses de l'Université du Québec
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Avant-propos L’adoption d’une politique familiale au Québec Priorité aux centres de la petite enfance1 Extraits de la conférence de Mme Pauline Marois2 Je suis très heureuse aujourd’hui de faire le point avec vous au sujet d’une expérience qui n’a pas toujours été facile, une expérience qui, dois-je vous le dire, a été très exigeante. 1. Nous tenons à remercier messieurs Guy Marcotte et Michel Morin de la Société RadioCanada en Mauricie qui ont accepté de nous fournir l’enregistrement de cette conférence. Nous voulons également témoigner notre gratitude à mesdames Esther Gaudreault, directrice générale de l’ACFAS, ainsi que Martine Lesieur, coordonnatrice du Comité d’organisation ACFAS-UQTR 2007, qui nous ont offert leur soutien dans ces démarches. 2. Madame Marois a occupé plusieurs ministères au cours de sa carrière politique. Au moment de l’adoption de la politique familiale qui a donné lieu à la création des centres de la petite enfance québécois, elle cumulait les fonctions de ministre de l’Éducation et de ministre responsable de la Famille. Elle agit actuellement à titre de chef du Parti québécois. X LES SERVICES DE GARDE ÉDUCATIFS À LA PETITE ENFANCE DU QUÉBEC Il est important de nous souvenir des fondements de nos choix, de rappeler la philosophie qui nous animait, d’évoquer nos objectifs, les difficultés et les contraintes rencontrées, de rappeler les gestes posés pour accélérer les choses et pour franchir un certain mur d’opposition qui se manifestait à ce moment-là. Lorsqu’on évoque la création des centres de la petite enfance, on parle souvent d’une politique familiale. Évidemment, nous n’avons pas traité de tous les aspects de la vie des familles. Mais c’était tout de même une pièce importante d’une politique familiale, une pièce majeure qui répondait à des besoins réels. Quand j’ai eu le plaisir de proposer et de défendre l’adoption d’une loi sur le congé parental et de mettre en place les centres de la petite enfance, j’ai réalisé un vieux rêve. À vingt ans, je ne me définissais pas comme une féministe mais j’étais convaincue que la façon de soutenir les familles, de soutenir le désir d’enfant, ce n’était pas de renvoyer les femmes dans leur maison ou, comme j’ai l’habitude de le dire, à «leurs chaudrons». Pour moi soutenir les familles, c’est leur offrir des services, un soutien. Et à 20 ans, très idéaliste, je souhaitais qu’on implante des mesures pour les enfants, pour aider les familles. Je voyais ce qui se passait dans d’autres pays et je me disais que nous devions faire quelque chose pour les familles québécoises. Quand j’ai eu moi-même des enfants, cette volonté est devenue encore plus claire. Donc, au moment de la mise en place des CPE, je réalisais un vieux rêve et, malgré les difficultés et les contraintes, même si nous n’avons pas atteint tous nos objectifs, je suis toujours aussi fière de ce qui a été fait. DES CONDITIONS DE RÉUSSITE […] Je veux maintenant vous parler quelques instants des conditions de réussite d’une opération de cette envergure. D’abord la première condition essentielle, dans les grandes politiques publiques aussi bien que dans l’implantation de nouveaux services: c’est de répondre à un besoin réel. On n’impose pas une mesure, un projet, qui ne répond pas aux besoins des gens et, si nous avons été victimes de notre succès, c’est que nous répondions à un besoin véritable. Deuxièmement, pour adopter et implanter une telle politique, dans si peu de temps, il faut bénéficier d’un appui au sommet… [44.222.129.73] Project MUSE (2024-03-29 08:21 GMT) AVANT-PROPOS XI Au début de 1997, au moment de présenter officiellement cette politique, le gouvernement est, pratiquement, à mi-mandat. Il ne reste que deux ans pour que les gens voient l’effet concret de notre action. Autrement, vous le savez, s’il y a un changement de gouvernement, il y a des risques que les nouveaux dirigeants jettent le petit avec l’eau du bain. Avec moins de trois ans devant nous, pour...