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C H A P I T R E 16«FAIRE LA COURTE ÉCHELLE» Développement d’un programme de services intégrés pour contrer la négligence envers les enfants1 Carl Lacharité Université du Québec à Trois-Rivières Pierre Pinard Université du Québec à Trois-Rivières Pierre Giroux Centre de santé et de services sociaux de la Vallée-de-la-Bastican France Cossette Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec 1. La rédaction de ce travail a été rendue possible grâce au soutien financier du Centre canadien d’excellence sur la protection et le bien-être des enfants, des Instituts de recherche sur la santé du Canada et de l’Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec. La correspondance relative à cet article devrait être adressée à Carl Lacharité, Département de psychologie, Université du Québec à Trois-Rivières, C.P. 500, Trois-Rivières (Québec), Canada, G9A 5H7. Téléphone : 819-376-5156. Télécopieur : 819-376-5195. Courriel : Carl.Lacharite@uqtr.ca. 308 DES ENFANTS À PROTÉGER – DES PARENTS À AIDER RÉSUMÉ Ce texte vise à présenter les principaux éléments du programme de services intégrés pour contrer la négligence « Faire la courte échelle » en en décrivant la démarche de conception. Il met en évidence les enjeux majeurs de l’intégration des services que pose le problème vécu par les enfants négligés ou à risque de l’être et leurs parents sur un territoire sociosanitaire. ABSTRACT The paper aims to present the major elements of a program of integrated services targeting situations of child neglect – “Faire la courte échelle”. This presentation dwells on a description of the process of development of the program. It brings forward the main issues regarding the integration of services when face with the multiple problems experienced by neglected (or at risk of neglect) children and their parents on a local territory. [3.141.31.209] Project MUSE (2024-04-25 07:32 GMT) «FAIRE LA COURTE ÉCHELLE » 309 1. LA NÉGLIGENCE COMME PHÉNOMÈNE SOCIAL Depuis la promulgation de lois visant à protéger la sécurité et le développement des enfants, la négligence a, de manière persistante, constitué la forme de mauvais traitement la plus prévalente en Amérique du Nord. Des études d’incidence canadiennes récentes (Trocmé et al., 2003) montrent que la négligence envers l’enfant représente entre 40 % et 65 % de tous les cas signalés aux agences de protection de la jeunesse et entre 55 % et 75 % des situations impliquant des enfants de moins de 12 ans. D’autres études (Pauzé et al., 2004) rapportent même des taux de l’ordre de 90 % de cas impliquant de la négligence parmi les enfants de moins de 11 ans pris en charge par les services de protection de l’enfance au Québec2. Il n’est donc pas exagéré de dire qu’au Canada, et en particulier au Québec, les efforts pour protéger les enfants maltraités et à risque de l’être relèvent principalement de la façon dont la négligence est prévenue, détectée, signalée, évaluée et contrée. Il faut également souligner que les signalements en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ne mettent en évidence que les cas extrêmes ; des manifestations moins sévères de conduites négligentes de la part des adultes responsables du bien-être d’un enfant constituent une portion substantielle des situations problématiques traitées dans le cadre de plusieurs autres secteurs de services tels que les services de santé, les services sociaux, les services de garde, etc. À titre d’exemple, Miron et Lacharité (2003), dans une vaste enquête auprès d’un échantillon de 818 responsables de services de garde en milieu familial au Québec (cet échantillon est représentatif des 26 000 enfants qui fréquentent ces services ), observent que celles-ci rapportent qu’entre 3 % et 7 % des enfants dont elles prennent soin présentent des problématiques directement associées à la négligence parentale (lacunes significatives dans l’hygiène ou l’habillement de l’enfant, dans les soins de santé, dans la supervision ou dans la stimulation). Les deux...

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