In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

C h a p i t r e p r é f a C e Rétrospective d’une réforme en cours Robert Bisaillon Université de Montréal robertbisaillon@globetrotter.net [3.145.23.123] Project MUSE (2024-04-25 03:20 GMT) Préface xi Une vague profonde de réformes soulève les systèmes d’éducation de notre monde contemporain, soumis à une forte pression nationale et internationale, ainsi que le prouvent notamment la Commission des États généraux sur l’éducation, la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle, le Forum mondial sur l’éducation (UNESCO, 2000) et la Réunion des ministres de l’Éducation des pays de l’OCDE (2001). Les enjeux de ces réformes rejoignent les citoyennes et citoyens dans leur vie quotidienne. Le processus dynamique et complexe des réformes curriculaires est au cœur des préoccupations des membres de l’Observatoire des réformes en éducation (ORÉ). L’ORÉ conjugue des regards d’horizons disciplinaires variés et des approches souples. Les travaux effectués dans le cadre de l’ORÉ placent les réformes dans leurs contextes sociaux, ethniques, culturels, politiques et économiques. Pour ce qui est de la réforme du curriculum au Québec, ayant été acteur et témoin privilégié de ses développements, j’ai accepté d’en faire une rétrospective pour en resituer au moins certaines dimensions. Au cours de ma conférence1 lors du lancement de l’ORÉ en novembre 2005, j’ai profité du contexte universitaire pour contribuer au débat, en toute liberté. Cette préface reprend l’essentiel de la conférence. La posture de mes propos ne prétend pas à l’objectivité; il ne s’agit pas non plus de réécrire l’histoire , mais il est important de rappeler certains points de repère de la réforme du curriculum québécois de ce début de millénaire. La réforme du curriculum au Québec (MEQ, 1996, 1997a, b, 2001c, 2002a) est issue d’une approche participative des composantes de la société civile2 , y compris d’une large collaboration des personnels scolaires. Le processus se voulait démocratique et soucieux de la qualité du système éducatif québécois. Dès ses débuts, cette réforme avait du plomb dans l’aile dans la mesure où le mode de consultation précédent avait été discrédité dans certains milieux parce que le rapport qui devait émaner de la Commission des états généraux n’était pas considéré comme un rapport «d’experts». Pour certains 1. Ce texte est une adaptation de la conférence prononcée lors du lancement Ce texte est une adaptation de la conférence prononcée lors du lancement officiel des travaux de l’ORÉ, le 11 novembre 2005 à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). La transcription a été effectuée par Bérénice Fiset et Karine Boisvert-Grenier de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). L’adaptation écrite de la conférence a été effectuée par Moussadak Ettayebi (UQAM) et Reinelde Landry (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport). 2. Voir le chapitre au sujet du curriculum en développement de Jonnaert et Ettayebi (2007). xii Observer les réformes en éducation détracteurs, ce rapport était déjà suspect vis-à-vis des visées politiques de l’époque. Ainsi, avant même qu’il soit publié, trois sujets ont été écartés, étant considérés comme nuls et non avenus, d’un point de vue politique; il s’agissait de la confessionnalité, de l’enseignement privé et de l’enseignement supérieur. Par conséquent, les décisions prises par l’autorité politique par rapport à la réforme par la suite ont porté surtout sur l’éducation préscolaire, l’enseignement primaire et secondaire, la formation professionnelle et l’éducation des adultes, ainsi que sur la formation continue. Il y aurait lieu d’ouvrir un débat à ce sujet. On soutiendra qu’il s’agit d’une réforme globale qui comporte plusieurs exigences et qui repose sur quelques piliers, mais qui a aussi ses limites. On ne peut passer sous silence des transformations du système, décidées par l’autorité politique, qui ont affecté un ensemble majeur d’encadrements législatifs et réglementaires. Le débat sur la r...

Share