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1 12 2 Chapitre Labels et certifications d’écotourisme et de tourisme Le contexte et la portée Marie-France Turcotte, Ph. D. Professeure au Département de stratégie des affaires Chercheure principale à la Chaire de responsabilité sociale et développement durable École des Sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal Corinne Gendron, Ph. D. Professeure au Département organisation et ressources humaines Titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et développement durable École des Sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal 338 L’écotourisme entre l’arbre et l’écorce Résumé Au-delà des clichés de rêve, se posent dans l’industrie touristique plusieurs enjeux environnementaux et sociaux. L’écotourisme, de même que les labels et certifications à visées sociales et environnementales, se présentent comme des moyens de susciter des pratiques plus responsables dans l’industrie et de favoriser la consommation politique de produits touristiques durables. Après avoir décrit le contexte normatif dans lequel s’inscrivent l’écotourisme et les labels et certifications fondées sur les valeurs, le texte examine qui sont les promoteurs de ces initiatives et s’interroge sur leur portée en terme de facteurs de changement vers des pratiques correspondant davantage à l’idéal du développement durable. Mouvements sociaux et organismes internationaux contribuent à la diffusion de nouvelles valeurs sur ce qui constitue la responsabilité sociale et environnementale des entreprises touristiques. Une partie de ces valeurs sont relayées par des associations industrielles, des voyagistes et des entreprises leaders. Ainsi, différents groupes produisent des guides, des labels et des certifications et ces dernières se retrouvent en situation de concurrence les unes avec les autres. Derrière cette rivalité, se trouvent des enjeux fondamentaux relatifs aux contenus diversifiés de ces normes, à la crédibilité des mesures de vérification et au pouvoir de contrôle. La portée d’une certification dépend de son taux d’adoption, de la nature de ses exigences, de même que de ces mesures de vérification et de contrôle. [18.218.38.125] Project MUSE (2024-04-19 20:27 GMT) Labels et certifications d’écotourisme et de tourisme 339 Des familles de baleines qui émeuvent leurs admirateurs de Tadoussac à Tofino (Canada). Des oiseaux multicolores que des amateurs connaissent par leur nom1 au Costa Rica ou au Belize. L’Himalaya qui ne se laisse découvrir qu’aux aventuriers les plus courageux. Voilà quelques-unes des images idylliques qu’on associe à l’écotourisme. Toucher au sable et admirer la mer à l’infini, c’est l’image type du tourisme, voire du bonheur . Ce sont toutes des images de rapprochement avec la nature. Ce sont les clichés de rêve. Des hordes de bateaux qui entourent les mammifères marins qui« donnent de bons shows2 ». Des tortues qui fuient les plages où des touristes , éthologues d’un jour, les attendent dans l’espoir de les voir pondre. Des montagnes de déchets laissés par les trekkers de plus en plus nombreux au Népal3. Voilà quelques-unes des conséquences indésirables des activités de tourisme de nature. Murs d’hôtels bloquant l’accès à la mer, plages souillées, infrastructures concentrées dans les zones touristiques aux dépens des populations nationales, surconsommation d’eau, d’énergie et de produits importés : ce sont quelques-uns des effets pervers du tourisme de masse. L’envers des clichés révèle des rapports de consommation, voire de domination et de destruction avec la nature. Afin de limiter ces conséquences néfastes, des normes, des chartes, des labels et des certifications ont été mis de l’avant tant dans le domaine particulier de l’écotourisme que dans le secteur du tourisme en général. Quelles sont ces normes ? Quels sont les acteurs qui promeuvent les labels et certifications en écotourisme et en tourisme durable ? Ces labels et certifications contribuent-ils à des pratiques touristiques correspondant au développement durable ? Ces questions seront abordées dans le présent texte. Ces questions, concernant spécifiquement l’industrie touristique, s’inscrivent dans une réflexion plus générale sur la gouvernance des pratiques des entreprises et plus particulièrement sur le rôle qu’y jouent les nouveaux mouvements sociaux économiques (les NMSE). Cashore (2002) voit dans le développement de...

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