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c h a p i t r e 9 LES FILLES QUI REÇOIVENT DES SERVICES DE L’ÉCOLE PRIMAIRE POUR TROUBLES DE COMPORTEMENT Michèle Déry Université de Sherbrooke Mélanie Lapalme Université de Sherbrooke REMERCIEMENTS Cette étude a bénéficié de l’appui financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, du Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture ainsi que de l’Université de Sherbrooke. Les auteurs expriment leur gratitude aux parents, aux enfants et aux enseignants qui ont participé à la recherche et remercient chaleureusement les intervenants psychosociaux en milieu scolaire pour leur collaboration remarquable. [3.15.202.4] Project MUSE (2024-04-25 11:35 GMT) lusieurs chapitres de ce livre sont venus rappeler que la prévalence des conduites antisociales précoces chez les filles est nettement moins élevée que chez les garçons, tout comme la proportion de filles qui reçoit des services spécialisés pour ce type de difficultés1. La situation des troubles de comportement à l’école primaire ne fait pas exception : de cinq à six fois moins de filles que de garçons y sont identifiées avec des troubles de comportement et y reçoivent, pour de tels problèmes, des services psychologiques et éducatifs complémentaires (Conseil supérieur de l’éducation, 2001). Ainsi, au début des années 2000, la prévalence des troubles de comportement dans les écoles primaires du Québec s’établissait à 2,5 % et concernait 0,8 % des filles et 4,1 % des garçons. Comme l’ont aussi suggéré maints auteurs dans ce livre, cette prévalence peu élevée peut partiellement expliquer – mais non justifier – le fait qu’il existe actuellement très peu d’informations sur les caractéristiques de ces filles, notamment sur la nature et la sévérité de leurs difficultés comportementales . De telles informations sont pourtant essentielles à la définition et à la planification des services qu’il faut offrir à ces jeunes élèves en difficulté (Kazdin et Weisz, 2003). En outre, savoir si les caractéristiques des filles se distinguent de celles des garçons est primordial lorsque, en raison du nombre nettement plus élevé de garçons dépistés à l’école primaire, ce sont surtout les caractéristiques de ces derniers qui risquent d’être déterminantes dans l’établissement et l’orientation des services offerts à cette clientèle scolaire. C’est à cette question des différences selon le sexe que ce chapitre tente de répondre à travers les résultats d’une étude menée au Québec auprès d’élèves de l’école primaire suivis pour troubles de comportement. Ce chapitre s’intéresse plus spécifiquement à la nature et à l’ampleur des difficultés comportementales présentées, à d’autres caractéristiques souvent associées à la réception de services scolaires spécialisés pour troubles de comportements ainsi qu’aux services effectivement reçus par ces élèves. 1. Les lectrices et les lecteurs peuvent se référer particulièrement aux chapitres de Moffitt et Caspi, de Stack et al., de Pauzé et al. et de Toupin. P Les conduites antisociales des filles 260 1. LES TROUBLES DE COMPORTEMENT À L’ÉCOLE PRIMAIRE : NATURE DES DIFFICULTÉS ET CARACTÉRISTIQUES ASSOCIÉES La préoccupation accrue pour les élèves, garçons ou filles, qui reçoivent des services complémentaires au primaire pour troubles de comportement est un phénomène relativement récent au Québec. Cet accroissement d’intérêt n’est sans doute pas étranger à l’augmentation substantielle du pourcentage d’élèves suivis à cet ordre d’enseignement pour de tels troubles. En 1985, en effet, ce pourcentage n’était que de 0,78 %. La prévalence du phénomène a donc triplé au cours des deux dernières décennies, une augmentation que l’on constate aussi bien chez les filles que chez les garçons (Conseil supérieur de l’éducation, 2001). Ces troubles de comportement précoces sont maintenant devenus une source majeure de préoccupation au ministère de l’Éducation et constituent l’une des priorités de recherche retenues dans la dernière Politique de l’adaptation scolaire (Gouvernement du Québec, 1999). Les troubles de comportement sont, en effet, associés à un faible taux d’intégration en classe ordinaire, à des dif...

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