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C h a P i T r e 9 L’évaluation des compétences orales d’étudiants en formation à l’enseignement Carole Fisher université du Québec à Chicoutimi Carole_Fisher@uqac.ca 220 La didactique du français oral au Québec Résumé Cette contribution témoigne d’une expérience d’évaluation de la compétence orale d’étudiants inscrits dans des programmes de formation à l’enseignement. L’auteure focalise son attention sur l’outil utilisé pour cette évaluation: une grille élaborée par Préfontaine, Lebrun et Nachbauer (1998). Elle examine d’abord l’intérêt de cet outil à la lumière des attentes ministérielles relatives à la compétence de communication des futurs enseignants. Elle présente ensuite le contexte dans lequel elle l’utilise, celui d’un cours de communication orale, et les adaptations qu’elle y a apportées. Enfin, l’auteure fait état d’analyses statistiques qui montrent, d’une part, que les quatre volets de la grille évaluent bien des dimensions différentes de la compétence orale et, d’autre part, que cet outil, une fois bien intégré, permet une pratique d’évaluation cohérente. [18.223.32.230] Project MUSE (2024-04-23 18:08 GMT) L’évaluation des compétences orales d’étudiants en formation 221 Parmi les nombreux défis liés à l’enseignement de l’oral, l’évaluation des compétences des apprenants n’est certainement pas le moindre . L’objectif de ce chapitre est de témoigner d’une expérience d’évaluation des compétences orales d’étudiants inscrits dans les programmes de formation à l’enseignement . Nous nous centrons plus particulièrement sur l’outil utilisé pour cette évaluation, la grille élaborée par Préfontaine, Lebrun et Nachbauer (1998). Après avoir précisé le contexte dans lequel nous l’utilisons , nous examinerons l’intérêt et les limites de cette grille ainsi que les adaptations apportées . Nous présenterons ensuite des résultats d’une analyse dans laquelle nous avons considéré les liens entre les composantes de la grille ainsi que le degré de cohérence de la notation . 1. évalUer l’oral Après un certain piétinement (Lazure, 1994), la didactique de l’oral a trouvé, à la fin des années 1990, un second souffle et les travaux sur le sujet se sont multipliés1 . On remarque que ce regain d’intérêt s’est accompagné d’un effort de clarification de la part des chercheurs qui se sont employés à explorer les difficultés que pose l’enseignement de l’oral, à commencer par sa définition même. Ainsi, pour Nonnon (1999), le rapport de l’oral aux autres systèmes sémiotiques (communication au sens large et dimension non verbale: posture, gestes, regard) constitue une question de fond . En témoignent les diverses appellations utilisées en lien avec «l’oral» et qui ne se recouvrent que partiellement: expression, communication orale, langue orale, échanges verbaux, interactions, verbalisations, pratiques langagières, conduites discursives, ainsi que le relève Nonnon (1999, p . 88) . Dolz et Schneuwly (1998, p. 19), de leur côté, évoquent à propos de l’oral«la difficulté de construire un objet d’enseignement stable qui ne soit pas calqué sur la norme écrite et qui n’empiète pas non plus sur le domaine jalousement gardé de l’expression de soi». L’évaluation de l’oral se trouve, bien entendu, intimement liée au problème de circonscrire le domaine de l’oral et de le définir comme objet d’enseignement . On connaît depuis longtemps le malaise que les enseignants éprouvent à l’égard de cette évaluation. Au moins deux difficultés peuvent être relevées à ce sujet. La première concerne le choix des critères et l’impossibilité d’être exhaustif, ce qui conduit au sentiment de n’évaluer que partiellement, sinon partialement, les performances des apprenants . La deuxième difficulté tient à la nature même de l’objet «oral» par opposition à 1. Voir, entre autres, de Pietro, Dolz, Idiazabal et Rispail (2000); Dolz et Schneuwly (1998); Le Cunff et Jourdain (1999); Mairal et Blochet (1998); Nonnon (1999, 2001). 222 La didactique du français oral au Québec l’écrit pour lequel on dispose d’une longue tradition d’évaluation . Les spécificit és de l’oral étant méconnues, la tendance consiste à juger l’oral à partir des normes de l’écrit (de Pietro et Wirthner, 1998). Mais, à ce...

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