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1 LES ASSISES THÉORIQUES Ce chapitre est consacré à la présentation des différents modèles, approches et concepts qui servent d’assise au guide Prenez part au changement technologique. Il s’agit surtout de l’approche interactionniste qui remplace l’actuel déterminisme technologique et du modèle des trois leviers stratégiques de la réussite du changement technologique, à savoir l’état des connaissances, les logiques d’action des acteurs et le système d’action concret. Mais, auparavant , établissons en quoi la réussite des changements technologiques est si importante pour les organisations. [3.17.162.247] Project MUSE (2024-04-20 04:06 GMT) la réUssite dU changement technologiqUe: le défi Ultime des organisations mondialisées. Il ne fait aucun doute que l’une des caractéristiques fondamentales de l’économie mondiale contemporaine est la libéralisation des marchés. Qu’il nous suffise de citer les traités comme l’ALENA, l’Union euro‑ péenne ou les accords de libre‑échange en Asie (Milelli, 2005) dont le principal but est d’abolir ou, à tout le moins, de réduire au minimum les frontières commerciales entre les pays signataires. Une deuxième caractéristique majeure de cette nouvelle économie est qu’elle repose sur le savoir, c’est‑à‑dire un ordre économique où la création de la richesse se fonde essentiellement sur les connaissances. Le développement économique devient ainsi tributaire de la produc‑ tion, de la diffusion et de l’utilisation de ces dernières (Schwartz et Gibb, 1999). Par conséquent, nous avons affaire à une économie où le savoir revêt autant d’importance que le capital financier et le capital matériel comme facteur de croissance et de pérennité des organisations et des secteurs d’activités. Évidemment, le développement fulgurant des technologies, surtout celles de l’information et de la communication (TIC), qui permettent de produire, d’emmagasiner, de transférer et de disséminer l’information et la connaissance, n’est pas étranger à l’avènement 10 Prenez part au changement technologique de ce type d’économie. En fait, l’expression «économie du savoir» est issue de la prise de conscience de l’importance du rôle du savoir et de la technologie dans la croissance économique (Institut de la statistique du Québec, 2002). Il est donc justifié de prétendre que le recours aux nouvelles technologies est la meilleure façon pour les États modernes et les entreprises d’améliorer le réseau de compétitivité nationale. De toute manière, les changements technologiques, en plus d’être là pour rester, risquent de s’amplifier énormément. Par changement techno‑ logique, nous entendons toute modification aux outils et techniques de l’environnement de travail, principalement l’automatisation, la gestion informatisée des systèmes de production de même que les systèmes d’information organisationnels (Hirschheim, 1985). Par ailleurs, la réussite de ces changements ne tient pas qu’au bon fonc‑ tionnement de la nouvelle technologie, mais aussi à la réalisation des ajustements organisationnels nécessités par une telle implantation.«Les dirigeants sous‑estiment souvent le bouleversement – conflits internes et humains – qui accompagne toute rupture d’avec un mode de pensée et de travail» (Goss, Pascale et Athos, 2001, p. 97). Ainsi, pour évaluer la façon dont les États et les entreprises recourent aux technologies, il ne faut pas uniquement relever le nombre d’implan‑ tations de nouvelles technologies, mais également leur efficience à gérer les changements organisationnels qu’entraînent inévitablement ces implantations. À cet égard, nos recherches sur le terrain nous amènent à conclure que la transition n’est pas évaluée et gérée proactivement, et ce, surtout au plan humain. Par transition, nous entendons la phase cruciale du passage de «l’état présent» à «l’état futur», qui se concrétise notamment par l’utilisation d’une nouvelle technologie (Beckhard et Harris, 1987). Souvent, malgré le fait que ces projets modifient les processus, les fonctions du personnel et l’organisation du travail, il est rare qu’une réingénierie soit faite en conséquence et encore moins que soient repensés les postes de travail. Nous en avons pour preuve ces propos de certrains intervenants: «Les concepteurs ont sous-estimé le temps et l’énergie nécessaires pour gérer le changement.» «Il y a eu plein d’incidents quand le changement a été fait. On était à la remorque...

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