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C H A P I T R E Extraits d’une communication présentée au premier colloque du Centre de transfert sur la réussite éducative du Québec (CTREQ) A N N E X E A 244 Pédagogie des poqués Réussir l’école pour réussir à l’école Petites boîtes… … Et ces gens-là dans leurs boîtes Toutes pareilles Vont à l’université On les met tous dans des boîtes Petites boîtes toutes pareilles … Ils sont tous tous faits de « ticky-tacky » Et ils sont tous tous pareils … Puis ils font de jolis enfants qui vont Tous tous à l’école … Ces enfants partent en vacances Et ils s’en vont à l’université On les met tous dans des boîtes Petites boîtes toutes pareilles Et ils en sortent tous pareils Et j’allais ajouter : Et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Amen ! Décidément, on n’a plus les citations ni les références qu’on avait ! Non, non, ne cherchez pas dans nos savantes bibliographies de nos non moins savantes recherches sur la réussite éducative. Vous ne trouverez pas. Il s’agit plus simplement de Petites boîtes, une chanson des sœurs McGarrigle qui, mine de rien et avec une délicieuse ironie, épinglent le conformisme moulant, nivelant et uniformisant de notre société, ce conformisme déplorable, cette manufacture de la pensée unique qui, nous le savons bien, se répercute souvent jusque dans l’école au détriment de ces élèves qui ne sont pas « formatés » pour entrer dans ces petites boîtes toutes pareilles. « Toutes faites en ticky-tacky dont on voudrait qu’ils sortent tous pareils, tous faits de ticky-tacky ! » [3.145.131.238] Project MUSE (2024-04-25 09:45 GMT) Annexe A 245 Cette entrée en matière un peu cavalière, j’en conviens, ainsi que le plus récent titre que j’ai donné à la réflexion que je vous propose, soit Réussir l’école pour réussir à l’école annoncent en réalité la deuxième partie de ma présentation. J’essaierai à ce moment de vous convaincre qu’une bonne partie des problèmes auxquels nous sommes confrontés en matière de réussite éducative, indifféremment du fait que l’on soit du domaine de la recherche, de l’intervention ou du transfert des connaissances, pourraient être fabriqués de toutes pièces, comme l’effet pervers d’une mauvaise compréhension de ce qu’est une véritable école pour tous. Dans cette perspective, j’y reviendrai plus loin, ce que l’on est convenu d’appeler l’incapacité de certains élèves de s’adapter à l’école pourrait bien être en réalité l’incapacité de l’école de s’adapter à la diversité originelle des élèves. Mais d’abord les bœufs et ensuite la charrue ! Qui de l’élève ou de l’école est inadapté ? Dans tout ce qui précède, j’ai tenté de brosser grossièrement l’arsenal dont disposent les forces d’intervention pédagogique dans l’état actuel des choses. Mais les perspectives de recherche, d’intervention et de transfert des connaissances pourraient se trouver singulièrement modifiées dans les années à venir si j’avais raison de penser, et c’est ici que je vous refile le bout le plus flyé de ma réflexion, si j’avais raison de penser, dis-je, que ce type particulier d’école pour tous que nous nous sommes donné avec les meilleures intentions du monde était à l’origine d’un grand nombre de problèmes auxquels nous sommes confrontés présentement, et nos élèves encore bien plus que nous. C’est la piste de réflexion que je vous propose en terminant. Ma thèse est relativement simple. Il vous sera d’autant plus facile de la contester, de la démolir si le cœur vous en dit. J’aime beaucoup l’adage qui dit que c’est du choix des idées que jaillit la lumière. Je résume donc ma thèse en quatre points que j’expliquerai ensuite. • Premièrement, il existerait un facteur de réussite qui aurait prés éance sur tous les autres facteurs et qui serait, en même temps que la clé de la réussite scolaire, son préalable incontournable. Ce facteur des facteurs...

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