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C H A P I T R E MESURER LES VARIABLES Quantifier ce qui nous intéresse avec le moins d’erreurs possib le STÉPHANE BOUCHARD© 2005 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Recherche psychosociale, Stéphane Bouchard et Caroline Cyr (dir.), ISBN 2-7605-1335-1 • D1335N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés À quoi bon élaborer une recherche de qualité exceptionnelle sur le plan méthodologique si l’on ne mesure pas la variable dépendante correctement ? L’étude de la mesure des phénomènes psychologiques , la psychométrie, constitue un domaine de recherche en soi. Certains chercheurs consacrent leur vie entière au développement et à l’amélioration d’instruments de mesure. Sans nécessairement en faire une vocation, chaque scientifique averti ou utilisateur d’instruments de mesure doit au moins posséder les rudiments de la psychométrie. On peut vouloir quantifier plusieurs phénomènes, notamment l’intelligence, les habiletés, des 246 Recherche psychosociale© 2005 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Recherche psychosociale, Stéphane Bouchard et Caroline Cyr (dir.), ISBN 2-7605-1335-1 • D1335N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés caractéristiques professionnelles, la température, la taille des gens, la longueur des matériaux, la vitesse d’une réaction, le degré d’interaction dans un groupe, la sévérité d’un problème, etc. En recherche, on désire souvent mesurer la variable dépendante. Mais le chercheur peut aussi évaluer la variable indépendante (p. ex., le nombre d’heures de participation à un programme d’intervention) ou même essayer de mesurer les biais potentiels (p. ex., âge, niveau de scolarité, fatigue, effet de l’expérimentateur ). Pour sa part, l’intervenant moins préoccupé de générer des connaissances scientifiques s’intéresse tout de même à l’évaluation de phénomènes pour essayer de les distinguer les uns des autres, pour les quantifier et comparer les résultats de clients à des tests, ainsi que pour évaluer l’efficacité de ses interventions. 6.1. MESURER LES VARIABLES DÉPENDANTES La multiplicité des variables dépendantes mesurables, des façons de mesurer et des outils de mesure présente des avantages indéniables . Les chercheurs savent très bien qu’une seule mesure du concept qui les intéresse se révèle bien souvent insuffisante. C’est pour cela qu’ils utilisent plusieurs mesures différentes. Prenons pour exemple l’évaluation de la colère. Ce concept complexe peut être mesuré par le rapport verbal du participant, sous la forme d’une question comme : « Jusqu’à quel point êtes-vous en colère lorsque l’assistant de recherche vous injurie ? » Mais voilà que la personne peut répondre qu’elle ressent peu l’état émotif que l’on nomme la colère, alors que ses muscles sont tendus, que son cœur bat plus rapidement et que ses poings sont crispés. En plus de la composante physiologique qui concorde peu avec son auto- évaluation subjective, la personne peut avoir un discours interne caractéristique des gens en colère (p. ex., maugréer dans sa tête, se sentir persécuté, penser à contre-attaquer) ainsi qu’émettre des comportements associés à la colère (p. ex., parler fort). Aussi, les comportements violents peuvent prendre plusieurs formes, notamment la violence verbale, physique, psychologique, financi ère ou sexuelle. Notre chercheur sur la colère a donc avantage à utiliser plusieurs variables dépendantes au lieu d’une seule, tout en se gardant de tomber dans l’excès1 (Cohen, 1990). Il ne 1. Rappelons-nous de la note infrapaginale numéro 7 à la section 4.1.3 où il y a une augmentation importante du risque d’observer une différence significative . Voir aussi la section 9.1.2. [18.117.182.179] Project MUSE (2024-04-24 06:20 GMT) Chapitre 6 – Mesurer les variables 247© 2005 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de...

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