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© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Comprendre la famille no 7, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1296-7 • D1296N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Un bilan de la médiation familiale au Québec Lisette L. BOYER Médiatrice accréditée, superviseure et formatrice Ce court texte est un bilan de la pratique de la médiation familiale au Québec. Bien sûr, la médiation familiale peut s’exercer dans différents volets de la vie familiale. Toutefois, nous traiterons ici de la médiation familiale en matière de séparation et de divorce. Mes considérations sont principalement le fruit de mes observations comme praticienne de la médiation, formatrice et superviseure, de même que de discussions avec les membres du milieu juridique et de propos des médiateurs que j’entends régulièrement comme superviseure ou formatrice. J’ai aussi pris connaissance des deux rapports d’étape du comité de suivi sur l’implantation de la médiation familiale en vertu de la loi 65, rapports présentés au ministre de la Justice en décembre 1998 et en juin 2001. À ma connaissance, aucun autre rapport n’a été présenté depuis. Ce bilan de la pratique actuelle de la médiation familiale veut aussi souligner les espoirs pour l’avenir de cette pratique. Tout d’abord, je présenterai un court historique de la médiation familiale au Québec et une description de la pratique actuelle, particulièrement reliée à l’apport de la loi 65, en vigueur depuis le 1er septembre 1997. Je considère la mise en vigueur de cette loi comme un moment charnière dans l’évolution de la pratique. Cette description de la pratique de la médiation familiale est accompagnée d’un questionnement au regard de la multidisciplinarit é, de la collaboration avec le milieu juridique, de l’accréditation des médiateurs et du développement de leurs compétences de même que du rôle des associations de médiateurs. © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Comprendre la famille no 7, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1296-7 • D1296N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 220 Lisette L. BOYER Lors de la première publication, en 1992, de notre collectif multidisciplinaire sur la médiation familiale, premier écrit en français sur le modèle, j’écrivais : « la médiation familiale s’inscrit dans une orientation de société qui encourage l’autodétermination, la communication, la responsabilité ». Dans la préface, feu le juge Jules Deschênes exprimait : « C’est un sentiment d’une quête de la perfection qui se dégage de la lecture de cet ouvrage précurseur au Québec ». Animés par cet éloge, les médiateurs familiaux ont-ils su maintenir les exigences professionnelles et le cap pour que cette réalisation soit une réussite multidisciplinaire ? Plusieurs aspects peuvent être examinés, j’en choisis deux : la place de la médiation comme approche, comme service au public, et le développement de la compétence des médiateurs. Un autre sujet intéressant aurait été de traiter de l’évolution, de l’enrichissement de la pratique, particulièrement avec l’apport de la médiation transformative depuis 1994. Le Québec voyait naître à Montréal, en février 1981, un projet pilote de médiation familiale suite à un protocole d’entente principalement entre la magistrature (avec l’appui de l’honorable Jules Deschênes, alors juge en chef de la Cour supérieure), le ministère de la Justice et le Centre des services sociaux du Montréal Métropolitain (CSSMM). Le mandat était donné à ce centre d’implanter le projet pilote pour desservir la population du district judiciaire de Montréal. En 1984, le projet pilote deviendra un programme permanent et aura pour nom le Service de médiation à la famille (SMF). L’avenir de la multidisciplinarité pointait déjà à l’horizon. Les premières formatrices du milieu québécois, autant auprès...

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