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© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Évaluation de programmes en prévention du suicide, F. Chagnon et B.L. Mishara (dir.), ISBN 2-7605-1282-7 • D1282N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C h a p i t r e 5 LES QUESTIONS ÉTHIQUES ET L’ÉVALUATION DE PROGRAMMES EN SUICIDOLOGIE Brian L. Mishara L’évaluation de programmes en suicidologie soulève des questions éthiques spécifiques liées à la problématique de la prévention du suicide. Déjà, le fait qu’il s’agisse de questions «de vie ou de mort» crée un contexte particulier . Ainsi, les enjeux en recherche évaluative sont souvent plus importants que lorsqu’il s’agit d’une problématique de moindre «gravité ». Dans ce chapitre, nous nous intéresserons aux questions éthiques que pose l’évaluation de programmes en suicidologie. Nous parlerons donc du rôle de l’évaluation, du choix de l’évaluateur, des conflits engendrés par les objectifs de l’évaluation, des devis d’évaluation, du choix du devis et des participants, ainsi que des questions éthiques que soulèvent l’intervention et la diffusion des résultats. Nous suggérerons ensuite une bonne façon d’éviter plusieurs conflits : définir dans une entente entre l’évaluateur et les organismes commanditaires la manière dont certaines questions d’éthiques seront réglées. Enfin, nous présenterons les principes de base grâce auxquels les questions d’éthique peuvent être résolues. Comme ces principes reposent souvent sur les croyances implicites des évaluateurs, des intervenants et 84 • Évaluation de programmes en prévention du suicide© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : Évaluation de programmes en prévention du suicide, F. Chagnon et B.L. Mishara (dir.), ISBN 2-7605-1282-7 • D1282N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés des personnes qui gèrent les programmes, rendre ces croyances plus explicites apporte quelques solutions aux problèmes d’éthique et permet de déterminer la source des conflits d’éthique entre les différents interlocuteurs. 5.1. Le rôle et le choix de l’évaluateur Dans un monde idéal, le responsable de l’évaluation est neutre. Il n’a aucun préjugé, aucune valeur ni croyance pouvant influencer son évaluation«scientifique» du programme ou de l’action en suicidologie. En réalité, cependant, personne n’est neutre et le sujet du suicide suscite souvent des réactions guidées par des croyances sur la protection de la vie. En fait, nous ne voulons pas d’un évaluateur mécanique, froid et complètement neutre, qui n’est pas du tout touché par le phénomène du décès par suicide et par l’angoisse des personnes suicidaires. L’évaluateur idéal doit être conscient de l’impact émotif du suicide sur toutes les personnes touchées et engagées dans les actions de prévention du suicide. Toutefois, ses propres valeurs, croyances et réactions émotives ne doivent pas compromettre sa capacité de prendre de bonnes décisions et de comprendre les faits d’une situation. Pour certains évaluateurs, le suicide est un sujet trop sensible, qui les bouleverse au point où il leur est impossible de continuer leur travail. Ils ne peuvent donc pas tous travailler sur la problématique du suicide. Aussi, il peut arriver que des conflits surgissent entre les valeurs de l’évaluateur et l’approche d’un organisme quant au libre choix des clients de se suicider et à l’obligation d’intervenir dans certaines situations. Son statut par rapport aux programmes qu’il doit évaluer peut également faire problème. Parfois, l’évaluateur travaille pour l’organisme qui fait l’objet de l’évaluation. Dans ces cas-là, il peut être en conflit d’intérêts parce qu’il connaît les besoins de l’organisme qui l’emploie et ceux des supérieurs qui lui versent son salaire. Le fait qu’il soit indépendant de l’organisme qu’il évalue garantit, croit-on souvent, une plus grande neutralité. Cependant, des évaluateurs contractuels subissent parfois d’autres contraintes. Ils peuvent être...

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